L'Association des établissements hospitaliers privés du centre (AEHPC) s'est élevée contre les sanctions « arbitraires » dont ont été victimes, ces derniers jours, certaines cliniques privées suite à la fermeture de près d'une dizaine décidée par le ministère de la Santé. Réunis vendredi à l'hôtel Sofitel, 23 patrons de cliniques privées n'ont pas manqué de poser le problème dans toute sa dimension. Pour eux, il est temps de mettre les choses au clair et situer les responsabilités de part et d'autre. Pour le président de l'association, le Dr Khodja Bach, l'heure est grave. Il estime que « la fermeture des cliniques privées ne devrait pas être une solution pour la mauvaise gestion de l'absentéisme à l'hôpital », avant de s'interroger : « Pourquoi les sanctions de fermeture ne frappent-elles que les structures privées alors que les dysfonctionnements n'épargnent aucune structure ? » L'association a également ouvertement dénoncé « les dérives enregistrées par la pratique du temps complémentaire », une activité assurée par des médecins du secteur public durant deux après-midi par semaine dans les établissements privés. A ce propos, l'association demande unanimement la suppression de cette activité complémentaire que « nous n'avons jamais exigée », a souligné le Dr Khodja Bach. Pour les responsables des structures privées, il n'est pas question qu'ils endossent la responsabilité des conséquences de cette activité. Ils sont même allés jusqu'à dire : « Nous n'en voulons plus. » Un autre point aussi important, à savoir le service civil dans les cliniques privées, a été à l'ordre du jour de cette rencontre. Les membres de l'association ont plaidé pour la révision de la loi et son adaptation à la réalité du terrain. Des structures privées situées dans les zones reculées sont menacées de fermeture pour manque de médecins spécialistes permanents, à l'instar de l'établissement de Ghardaïa. Devant cet état de fait, l'association des établissements hospitaliers privés du centre ne compte pas baisser les bras. Saisir officiellement les autorités de tutelle afin d'engager un dialogue sur la situation des établissements et lever les sanctions est la première action de l'association qui se dit solidaire des victimes de ces sanctions. « Pénaliser tout un établissement cela veut dire priver des familles de revenus et les malades de soins », a estimé l'association, tout en précisant que les sanctions doivent être infligées individuellement. La loi, ont expliqué les membres de l'association, est claire à ce propos. La décision de fermeture doit être signifiée par écrit au responsable et non pas verbalement, ont-ils signalé. L'association compte ainsi demander officiellement une audience à Amar Tou, ministre de la Santé, afin de poser la problématique et lui faire part de ses propositions. Par ailleurs, d'autres problèmes aussi épineux tels l'approvisionnement en médicaments et les remboursements des soins par la cnas ont été évoqués lors de cette rencontre.