Rien d'étonnant à ce que le slam ait pris racine à Sétif, connue pour la saveur de son langage quotidien et une tradition ancienne des meddah. Défini comme un art populaire de la déclamation, le slam est né aux Etats-Unis et s'est étendu désormais dans le monde, notamment après la perte de substance du rap par sa commercialisation à outrance. En argot américain, le mot signifie la claque ou l'impact. Il a été tiré du verbe to slam (claquer, comme slam a door). Le slam claque les mots justement avec une certaine poésie qui s'ingénie à embellir la langue, à la rythmer et à lui donner de l'effet. Demain s'achèvera le troisième stage de slam destiné au groupe de slameurs sétifiens « Rime urbaine ». Tenu à la salle du 11 Décembre 1960, il a été animé encore par Mehdi Benachour, jeune algérien d'origine, connu sur les scènes européennes de slam sous le pseudo (obligatoire dans le genre) de Lee Harvey Asphalte (lire prochainement son interview dans Arts & Lettres). Le stage s'achèvera sur une session publique où les jeunes slameurs sétifiens donneront le meilleur d'eux-mêmes. Bravo aux mécènes qui soutiennent de nouvelles expressions : l'APC, le théâtre et l'ODEJ de Sétif, le CCF de Constantine et la Ville de Lyon. Cette action s'inscrit dans le très dynamique programme culturel « Noir sur Blanc » qui en est à sa cinquième année d'initiatives entre Sétif, Alger et Lyon par le biais des associations Chrysalide et Gertrude II avec le partenariat d'Arts et Culture. A suivre. Session Slam ouverte. Théâtre municipal de Sétif. Vendredi 30 mai à 16 heures. Entrée gratuite.