Bien que le calme soit revenu jeudi, les transports étaient rares et nombre de commerces ont évité d'ouvrir. Oran. De notre bureau Plus de 200 émeutiers ont été présentés jeudi devant le juge instructeur au tribunal d'Es Sedikkia et près d'une centaine d'entre eux, dont une trentaine de mineurs, apprend-on de source fiable, ont été mis sous mandat de dépôt et seront jugés dans les tout prochains jours, probablement à partir d'aujourd'hui pour les chefs d'accusation de troubles à l'ordre public, destruction de biens d'autrui et rébellion. L'audition devait durer jusqu'à une heure tardive de la nuit et plusieurs familles s'étaient regroupées dans les alentours du tribunal. Selon certaines sources, les interpellations effectuées par la police et la Gendarmerie nationale ont atteint le nombre de 400, mais la moitié a dû être libérée, apprend-on également. Aucun incident n'a été signalé jeudi et vendredi et la circulation a été rétablie dès la matinée sur la rue d'Arzew, l'axe principal qui a été le théâtre des échauffourées entre les émeutiers et la police et qui a enregistré des dégâts, notamment sur les commerces qui ne disposaient pas d'assez de protection, mais aussi la salle de cinéma le Maghreb (ex-le Régent), fermée pour rénovation et dont les vitraux, la devanture et l'entrée principale ont été saccagés. « J'ai vu des gens sortir de l'intérieur avec des instruments de musique », s'étonne un commerçant exerçant en face, épargné par cette vague de violence vécue surtout durant les journées de mardi et mercredi. L'entrée du hall de cette grande salle a été placardée jeudi avec des tôles soudées sur le grillage pour éviter d'autres incursions à l'intérieur. Le calme est revenu, mais jeudi après-midi, les transports en commun étaient très rares. Mis à part quelques cafés, nombre de commerces ont évité d'ouvrir, sans doute par précaution. Même les agences postales, les banques et d'autres services publics n'ont également pas ouvert. Le marché de la Bastille, situé sur une rue parallèle à la rue d'Arzew, grouillait par contre de monde. Hier encore, quelques bus privés ont sillonné la ville et des commerces ont ouvert, mais le vendredi est, en général, une journée calme. On apprend également que durant la soirée du mercredi, un groupe de jeunes s'en est pris à la poste de Chtaïbo, un quartier périphérique situé au sud de la ville.