L'avènement de l'économie de marché a transformé la wilaya en un bazar géant où sont cédés des produits d'une qualité plus que douteuse, à des prix défiant toute concurrence. Le consommateur annabi semble prendre conscience de l'existence effective d'un interlocuteur officiel à même de prendre en charge ses doléances. Bien qu'elle soit quelque peu timide, cette prise de conscience est un signe annonciateur du regain de confiance dans les structures de l'Etat. C'est du moins le constat que vient de faire la direction du commerce à Annaba à l'issue de son bilan trimestriel. Celui-ci fait ressortir une évolution notable, soit 48 % dans le nombre des requêtes transmises ou déposées par les consommateurs. Si ce constat est justifié, c'est parce que les opérateurs économiques étaient habituellement les principaux dénonciateurs des contraintes entravant la bonne marche de leurs activités. Ces requêtes ont, dans leur ensemble, trait à la qualité et aux prix appliqués dans notamment les pièces de rechange, matériaux de construction, habillement et chaussures, articles de ménages et électroménager. Toujours dans le cadre de son bilan trimestriel de l'année en cours, les brigades des enquêtes économiques et de la répression des fraudes ont relevé pas moins de 3 353 infractions liées aux pratiques commerciales illégales et frauduleuses (défaut d'affichage des prix, défaut de facturation et surtout l'opposition aux contrôles) à l'issue de 12 867 interventions. En outre, 2 870 PV ont ainsi été dressés à l'encontre des commerçants contrevenants. Eu égard aux dérisoires amendes infligées par les instances judiciaires, une grande partie des commerçants et opérateurs économiques verbalisés préfère régler le contentieux les opposant aux services du commerce par voie judiciaire. C'est l'autre constat qui est fait lorsqu'on sait que sur les 553 contrevenants assignés à payer des amendes, seulement 203 ont accepté de régler le différend loin des procédures judiciaires. Le reste demeure persuadé que l'amende, dont le montant de la fraude dépasse souvent un million de dinars, trouve son compte dans la voie judiciaire où les amendes prononcées dépassent rarement les 10 000 DA, contre celles de plus de 100 000 DA qui leur sont infligées par les services du commerce. Il faut dire que l'avènement de l'économie de marché a transformé la wilaya de Annaba en un bazar géant où sont cédés des produits de qualité plus que douteuse, à des prix défiant toute concurrence.