En dépit des mesures prises par la direction du commerce et des prix pour réguler les activités commerciales et protéger les consommateurs, le constat demeure alarmant. Le contrôle des prix et de la qualité est souvent impossible de par l'hostilité de l'environnement où chacun impose son diktat et en toute impunité. Se cachant derrière le chômage et l'incapacité de l'Etat à créer des postes d'emploi, des milliers de personnes se tournent vers l'informel. Dans cette anarchie commerciale, l'honnête commerçant et le consommateur se retrouvent être les dindons de la farce. Si les premiers font face à une concurrence déloyale, les seconds sont soumis à la loi de la spéculation. Quant à l'hygiène des produits proposés, les dégâts sont énormes. En effet, il n'est pas rare de voir à Annaba, des «bouchers» étaler leur viande en plein air dans les marchés de fortune installés notamment dans certaines zones semi-rurales à l'instar de celui de Sidi Salem où la saleté est omniprésente. Tout se vend y compris des poules pondeuses en état de vieillissement avancé. Tandis que les légumes proposés sont aux couleurs douteuses. Ce qui laisse supposer qu'ils sont issus des terres irriguées par les eaux usées puisées le plus souvent de Oued Seybouse. Ce dernier reçoit annuellement quelque 1125 tonnes de déchets solides et près de 4 millions de mètres cubes d'huiles industrielles usagées, selon le président de l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (Anpep). En effet, les déchets solides s'entassant de part et d'autre de ce cours d'eau qui s'étend sur 240 kilomètres et traverse 7 wilayas de l'est du pays, sont principalement constitués de bouteilles en verre, de cannettes de bière ainsi que d'huiles usagées. Près de 7000 mètres cubes d'eaux usées urbaines terminent annuellement leur parcours dans l'oued Seybouse. Sur un autre plan, le consommateur contribue largement à la prolifération de ces marchands sans scrupules en optant, pouvoir d'achat en baisse oblige, pour des produits proposés à des prix abordables sans pour autant se soucier de la qualité. Mais la surprise réside dans les honoraires du médecin.