En attendant que les responsables concernés s'impliquent dans la gestion de ce phénomène et mettent fin à ce crime contre l'environnement et l'urbanisme, la ville des Hauts-Plateaux sera toujours un jouet entre les mains de cette mafia d'un genre bien particulier Le slogan « Sétif, ville propre » n'est finalement qu'un vain mot, et y croire c'est faire preuve de crédulité ou d'aveuglement, et les Sétifiens devraient en prendre conscience. Quelle que soit la route par laquelle on entre dans la capitale des Hauts-Plateaux, on est vite confrontés aux bidonvilles et autres constructions anarchiques. La rue sétifienne s'interroge sur ce phénomène des constructions illicites et des bidonvilles, entachant l'aspect de la ville, laquelle, il n'y a pas bien longtemps, était considérée comme la plus belle et la plus propre d'Algérie. Le visiteur de la cité de Aïn Fouara aura la désagréable surprise de découvrir sa nouvelle structure urbanistique, surtout la façade des quatre accès à la ville, point noir qui dévoile les tares et les complicités des responsables qui se cachent derrière les grandes réalisations et le projet de ville nouvelle, lesquels ont « bouffé » et continuent de le faire des sommes astronomiques au détriment des vieux quartiers oubliés. Ceci a ouvert la voie aux opportunistes de tous bords qui, profitant de l'absence de contrôle, s'approprient toutes les parcelles de terrain disponibles. Aïn Trick, ce quartier populaire au sud-est de la ville, sur la route de Batna en est la première illustration, avec les bidonvilles qui y prolifèrent. Ne dit-on pas ? « Pour celui qui n'a pas un toit, un container de parpaings et quatre feuilles de ternit suffisent à construire une maison ? » Pour l'électricité, on peut s'en procurer chez le voisin. La réalité est bien plus terrible encore, les dernières statistiques relèvent 600 taudis, occupés par des gens de M‘Sila et d'autres wilayas limitrophes. Selon des sources officielles, ce nombre risque de doubler rapidement, en quelques jours, face à l'absence totale de contrôle, en dépit du fait que la situation est des plus compliquées. En outre, il convient de savoir qu'à l'entrée nord de la ville, en plus du bidonville de Gaoua, Choufflekdad , situé à proximité du second pôle universitaire d'El Bez, est devenu un lieu de ralliement de tous les SDF. D'après certaines informations recueillies, des personnes construisent des taudis en ternit et les cèdent à 150 000 DA, et la forte demande en a fait grimper le prix à 250 000 DA. L'absence de toute inspection et de suivi a encouragé les contrevenants, à l'instar de ces commerçants de la nouvelle zone d'activités commerciales Laïd Dahoui, située à proximité du marché hebdomadaire de véhicules, laquelle à l'origine était destinée à abriter des locaux au profit des grossistes activant actuellement à la cité Kerouani, qui sont passés outre la réglementation stipulant que les constructions seraient limitées à des locaux commerciaux au rez-de- chaussée, et y ont érigé une nouvelle zone d'habitation. Il serait temps de reconsidérer les choses, car l'amère réalité est que l'aspect extérieur de la ville déformé, dépasse de loin le problème des constructions anarchiques. Le phénomène se propage sur toutes les nouvelles zones d'activités artisanales, professionnelles et commerciales, créées dernièrement, à l'exemple de la zone d'activité des douars Lahlatma, Guidjel, ciblés par la mafia locale, qui a acheté de vieilles maisons de 50 m2 au prix d'un F3 au centre-ville, faisant main basse sur les terrains de la région. Malgré la situation plus qu'alarmante, les responsables ne remuent pas le petit doigt. Nous avons appris, par ailleurs, que l'actuelle APC a ordonné la démolition de ces constructions et la restitution des terres, mais ce n'est qu'un vœu pieux. En attendant que les responsables concernés s'impliquent dans la gestion de ce phénomène et mettent fin à ce crime contre l'environnement et l'urbanisme, Sétif sera toujours un jouet entre les mains de cette mafia d'un genre bien particulier.