Plusieurs magistrats et officiers des services de sécurité ont pris part hier à l'ouverture du séminaire de formation d'une semaine sur la lutte antiterroriste et les droits de l'homme organisé dans le cadre de la coopération algéro-européenne à l'Ecole supérieure de la magistrature à Alger. Cette formation, organisée également avec la coopération du gouvernement suédois et deux organismes internationaux, abordera les méthodes particulières d'interrogatoire et les droits de l'homme, la répression du terrorisme, le droit à un procès équitable et l'application interne des instruments internationaux de lutte contre le terrorisme. Selon maître Kamel Rezag Bara, conseiller à la Présidence, chargé de la coopération internationale dans la lutte antiterroriste, « la formation apportera une expertise aux magistrats, avocats, officiers de police judiciaire leur permettant de déterminer le cadre dans lequel doit se mener la lutte contre le terrorisme, tout en veillant au respect des principes de l'Etat de droit ». L'orateur a rappelé l'accord liant depuis 2005 l'Algérie et l'Union européenne en matière de lutte antiterroriste, tout en indiquant que les épreuves traversées par l'Algérie l'ont poussée à revoir sa législation et à cumuler une expérience assez importante dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. A ce titre, il a relevé la maîtrise acquise par les magistrats algériens dans le traitement des dossiers liés au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme et les nouvelles incriminations concernant les atteintes aux systèmes informatiques qui exigent, selon lui, des formations appropriées plus poussées. Maître Rezag Bara a déclaré par ailleurs que ce besoin concerne également les procédures relatives à l'extradition et à l'exécution des mandats d'arrêt internationaux et des commissions rogatoires. Pour sa part, l'avocat général près la cour de cassation de Suède a indiqué : « Parce que la justice n'a pas droit à l'erreur, il est question d'éviter d'aller trop vite pour arriver à un procès sans preuves et prendre le risque de faire libérer un terroriste, ou d'arriver trop tard et assumer le risque de multiplier le nombre de victimes. » A signaler que les travaux de cette formation ont été ouverts en présence de Mme l'ambassadrice de Suède à Alger et de nombreux experts de l'Association internationale d'assistance légale (Ilac) et du secrétaire général du ministère de la Justice, Messaoud Boufercha.