Débat n Entreprise complexe, le succès de la lutte engagée contre le terrorisme transnational dépend d'un «engagement politique clair et soutenu de l'ensemble de la communauté internationale». Pour lutter efficacement contre le terrorisme et ses multiples facettes, les éléments de la police judiciaire, les magistrats et les avocats sont désormais dans l'obligation d'assimiler de nouvelles techniques de travail : le droit à un procès équitable, les moyens de répression, les procédés d'interrogation. Autant de «données et de règles» qui, toutes réunies, consacreront, en principe, l'Etat de droit et autour desquelles un séminaire-formation se tient depuis hier à l'Ecole supérieure de la magistrature à Alger. «Ce séminaire tend à apporter une expertise dans l'objectif de déterminer, selon les principes de l'Etat de droit, dans quel cadre se fait la lutte contre le terrorisme», c'est ce qu'a déclaré Kamel Rezag-Bara, conseiller à la présidence de la République, chargé du dossier de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme à l'ouverture des travaux de ce rendez-vous intitulé «La lutte contre le terrorisme dans l'Etat de droit» et animé par des experts suédois et belges. Mise en œuvre dans le cadre de la coopération technique algéro-européenne, cette quête d'expertise se fait, à en croire M. Rezag-Bara, «selon les normes de la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme dans lequel le respect des principes de l'Etat de droit et des droits de l'homme est un élément essentiel». La maîtrise de la lutte contre le terrorisme par le magistrat, «qui requiert des formations appropriées», passe inéluctablement, admet l'orateur, par «la totale maîtrise des dossiers du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme» tandis que les nouvelles incriminations ont trait, ajoute-t-il, aux «atteintes aux systèmes de traitement automatisé des données». Le programme de l'assistance technique, qui lie depuis 2005 l'Algérie à l'Union européenne en matière de lutte antiterroriste, a trait aussi, ajoute le conférencier, aux procédures relatives à l'extradition et à l'exécution des mandats d'arrêts internationaux et des commissions rogatoires. M. Rezag-Bara a relevé que les nombreux contacts à différents niveaux ont permis l'élaboration d'un «véritable programme de coopération et d'assistance technique s'articulant autour de sept thèmes considérés comme prioritaires». Il s'agit du financement du terrorisme, la coopération juridique et judiciaire, la coopération entre les polices, la falsification de documents, les systèmes informatiques et technologiques de communication, la sécurité aéroportuaire et la sécurité maritime.