Ils ont pour rôle de généraliser le système de magistrats entre les pays pour une lutte plus efficace contre le terrorisme. «L'Algérie installera incessamment son magistrat de liaison en France», c'est ce qu'a déclaré Othman Moussa, le procureur général-adjoint près la cour d'Alger à la clôture du séminaire ayant pour thème «la lutte contre le terrorisme dans l'Etat de droit», mercredi dernier à Alger. Le magistrat de liaison a pour rôle de généraliser cette démarche entre les deux pays pour une lutte plus efficace contre le terrorisme. Il facilite également les relations bilatérales en matière de justice. Le représentant de la justice a fait savoir que par la suite, d'autres magistrats de liaison seront installés dans d'autres pays. Les experts participant à ce séminaire ont insisté sur l'importance de généraliser ce système entre tous les pays pour une lutte plus efficace contre le terrorisme. Pour Damien Vandrermeersch, avocat général à la cour de cassation de Bruxelles, «les magistrats de liaison rendraient plus facile, l'échange de renseignements et la collecte de preuves». Il a, dans ce contexte, mis en exergue la nécessité d'établir un contact entre les juges dans le monde. Ils devraient, selon lui, travailler ensemble «sur la base de valeurs partagées pour un dossier et un procès de qualité». Me Vandrermeersch a révélé que «puisque le phénomène du terrorisme s'est de plus en plus internationalisé, la lutte contre lui doit se baser sur des valeurs et standards communs». Par ailleurs, l'expert belge a estimé que «la lutte contre le terrorisme fait partie du droit à la vie et le droit à un procès équitable est aussi un droit des victimes touchées par les actes terroristes». Abordant la question de l'état d'urgence, Me Vandrermeersch a déclaré que «cet état a été instauré dans le cadre de la lutte antiterroriste et que l'Etat de droit continuait à exister en Algérie». Pour sa part, M.Rezag-Bara, conseiller à la Présidence de la République, chargé du dossier de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, a souligné que «l'Algérie a ratifié le pacte international des droits civiques et politiques de l'homme». Il a également fait savoir que plusieurs conventions ont été ratifiées dans le cadre de la coopération internationale pour une lutte commune contre le terrorisme. Il est important de souligner que les séminaristes n'ont pas pu définir le terrorisme tant ce phénomène est «difficile». Le séminaire a conclu sur l'«importance de dégager un langage commun pour une lutte plus efficace qui est un objectif partagé». Notons que ce séminaire s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la coopération technique algéro-européenne. Il a rassemblé, pendant cinq jours, à l'Ecole supérieure de la magistrature d'Alger, des magistrats, des avocats et des officiers de police judiciaire. Cette rencontre a été encadrée par une dizaine d'experts belges et suédois. La clôture de ce séminaire coïncide avec l'explosion de deux bombes au niveau des Tamaris à Bordj El Kiffan, à l'est d'Alger, faisant la mort de trois individus et plusieurs blessés.