Destitution de la mission de contrôle de tout élément, dont les signes extérieurs de richesse « font jaser » avec la prise des mesures dissuasives pour éviter toute suspicion, stricte application de la réglementation, respect obligatoire des secteurs de contrôle (secteurs d'activités et lieux d'intervention) et changement périodique obligatoire de la composition humaine des brigades de contrôle, telles sont les principales directives dont vient d'être récemment destinataire l'ensemble des directions régionales du commerce, dont celle de Annaba. Par ces directives, le département d'El Hachemi Djaâboub entend ainsi moraliser la profession de contrôleur qui, il faut le dire, s'est transformée en « fonds de commerce » où les abus de pouvoir et le trafic d'influence se banalisent de plus en plus. Il s'agit là d'une prise de conscience de l'ampleur du phénomène de la corruption, un délit pour lequel croupissent aujourd'hui dans les geôles plusieurs cadres supérieurs, inspecteurs et simples agents de cette institution. La nouvelle approche de la mission de contrôle, telle que définie aussi bien dans le nouveau dispositif mis en place par le ministère du commerce et en vigueur depuis le début du mois d'avril 2008, que dans le cadre de ces nouvelles directives, dénote toute la portée de l'enjeu que constitue l'assainissement de la sphère commerciale dans notre pays. Ce que confirmera un haut cadre de la direction régionale du commerce de Annaba, qui affirme : « La moralisation de l'activité de contrôle en matière de commerce dépend fondamentalement de l'application stricte et rigoureuse de la loi. Il faut reconnaître que certains de nos agents et inspecteurs usent du pouvoir que leur confère la loi pour s'enrichir illicitement. Pour venir à bout de ces pratiques, nous avons mis en place des brigades auxquelles a été confiée la mission de suivre le train de vie des éléments que nous suspectons être corruptibles ». Une série de mesures ciblées viennent ainsi d'être introduites à l'ancien système d'information relatif aux contrôles économiques et à la répression des fraudes. Désormais, les brigades de contrôle relevant des directions du commerce interviendront avec des feuilles de route préalablement établies. Au total, 23 canevas leur serviront de base de travail dans l'accomplissement de leurs missions respectives. Spécifiées pour chaque brigade mise en place, celles-ci ont notamment trait aux risques alimentaires, à la sécurité des produits, à l'information du consommateur, au commerce informel, au commerce extérieur, à la concurrence ainsi qu'aux prix réglementés. Aussi, les agents et les brigades désignés sont tenus de respecter les domaines d'intervention pour lesquels ils sont affectés conformément aux nouvelles directives ministérielles.