La France va-t-elle expulser ses propres citoyens ? C'est ce qui risque de se produire avec le cas de Hadj Kharroubi, 41 ans, fils d'un ancien collaborateur de la France coloniale (harki). Privé de la nationalité française à laquelle il ouvre droit, Hadj Kharroubi risque d'être expulsé du pays où il réside illégalement depuis quelques années. « La préfecture de Metz statuera sur son cas aujourd'hui (hier, ndlr). Il risque d'être expulsé alors qu'il a le droit à la nationalité », déclare Abdelkader Guerroudj, ancien député et ancien condamné à mort qui s'est rendu hier à notre rédaction. Ce dernier, qui prend la défense du jeune homme en contactant les différentes instances françaises, dont l'ex-président Jacques Chirac, parle d'une histoire dramatique. Hadj Kharroubi est victime, à la fois, de son père et de l'administration française. Sa mésaventure a commencé en 2000 lorsqu'il décide d'aller à la recherche de son père, Kharroubi Abdelkader, installé depuis 1962 dans la région de Metz (France). Rejeté par ce dernier, Hadj Kharroubi reste en France et introduit un dossier pour l'obtention de la nationalité auprès de la préfecture de Metz. Cette dernière, raconte encore Abdelkader Guerroudj, dans une lettre adressée au président Chirac, n'a non seulement pas étudié le dossier, mais celui-ci a été égaré. « Excédé de pouvoir récupérer ses documents, Hadj provoqua un scandale et des destructions dans le bureau de la préfecture. Arrêté par la police, il a été expulsé », note-t-il. C'est la première partie de l'histoire. Hadj Kharroubi repart à nouveau en France et tente une nouvelle fois de récupérer le certificat de nationalité de son père pour réintroduire un nouveau dossier de demande de nationalité. Peine perdue. « Son père, décédé en 2007, a de l'influence au niveau de l'administration de Metz. Il prétend être le protégé de Bigeard », ajoute encore notre interlocuteur. L'homme vit alors en clandestinité jusqu'à ce qu'il soit arrêté par la police.