Pendant que l'universitaire et historien français Olivier Le Cour de Grand Maison, professeur de philosophie et de sciences politiques à l'université d'Evry-Val d'Essonne, dénonce la politique d'immigration menée par son pays, la France crée, officiellement, une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie. L'annonce a été faite hier, par le secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux harkis. «La Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie est en train d'être créée, c'est un point positif», a-t-il déclaré. Prévue par une loi voulue par l'ancien président Jacques Chirac, celle-ci était inscrite dans la loi du 23 février 2005 «portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés». En fait, une loi qui glorifiait la colonisation et sa prétendue positivité qui a fait scandale parmi les milieux progressistes français et en Algérie.Les Algériens réfutant totalement tout acte positif à une colonisation qui aurait surtout contribué à déstructurer le pays. La fondation, évoquée, qui aura pour mission de «construire une mémoire historique commune» sera ainsi dotée d'un budget initial de plus de 7 millions d'euros. A rappeler que ladite loi du 23 février 2005 était à l'origine du froid observé entre l'Algérie et la France qui refuse de faire son mea culpa et de reconnaître ses crimes durant la période de la colonisation. Paradoxalement, la France qui reconnaît ses supplétifs en leur consacrant une loi, renie dans le cadre des conventions régissant l'immigration leurs droits à d'autres étrangers, en France, qui ont contribué à la construction de ce pays. C'est ce que critique l'universitaire Le Cour de Grand Maison, qui dénonce «l'avènement d'une xénophobie d'Etat en France» qui fait de «l'étranger la cause de menaces multiples qu'il faut conjurer au plus vite». Dans un ouvrage collectif qu'il a dirigé et s'intitulant Douce France. Rafles, rétentions et expulsions, il a expliqué que le projet de cet ouvrage «est lié à l'instauration de ce qu'il faut appeler un véritable plan quinquennal d'expulsions qui prévoit, année après année, des objectifs chiffrés toujours plus importants fixés au titulaire de cette charge, le ministère des expulsions». Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont «Haine(s): Philosophie et politique», Coloniser, exterminer: Sur la guerre et l'Etat colonial et La République impériale: politique et racisme d'Etat.