Dans son bureau à la direction du plan de la wilaya de Tamanrasset, la première responsable ne comprend pas les émeutes, la colère. « C'est vrai que les conditions de vie sont difficiles ici », dit-elle. « Mais Tam a changé, au moins depuis que je la connais, l'Etat a consenti beaucoup d'efforts », poursuit-elle. « En 1998, le taux de chômage était de 36%, il est de 26% aujourd'hui. Le taux d'assainissement plafonnait à 15%, il y a huit ans, il est de 80%. L'électrification en 1998 couvrait 58% des besoins, en deçà de la norme nationale, le taux de couverture est de 84%. Et pour le réseau d'eau potable, il couvrait seulement 51% de la demande en 1998, il est de 90% aujourd'hui », énumère-t-elle. « Depuis 1999, la ville s'est agrandie, on trouve des produits dans ses marchés qu'on cherchait ailleurs dans le Nord. Les façades, l'urbanisme, le bitume... se sont des acquis quand même », dit-elle. Son administration emploie vingt personnes originaires de Tam sur les vingt cinq qui forment le personnel de la direction du plan, atteste la dame. « Le problème, ici, reste le manque de cadres techniques. Ce n'est que ces dernières années que les filières bac technique intéressent », témoigne-t-elle. Les emplois créés depuis les huit dernières années, selon la directrice du plan, concernent surtout le bâtiment, l'administration et les services, particulièrement le commerce. Et l'habitat précaire ? « Souvent, on a du mal à appliquer les standards conventionnels pour définir l'habitat précaire dans la région. Est-ce qu'une construction en toub est automatiquement considérée comme précaire vu les spécificités culturelles de la région ? », indique la fonctionnaire. En tout cas, le programme quinquennal 2005-2009 prévoit, selon la direction du plan, 4700 logements, dont 1500 ruraux, 1200 sociaux locatifs et 2000 participatifs. Selon la directrice, 246 logements sont déjà en construction. « Et cela, malgré les problèmes d'approvisionnement en matériaux et le manque d'entreprises dans la région capables de tenir de tels chantiers », précise-t-elle. Elle indique que la wilaya a demandé aux pouvoirs publics centraux d'inscrire le réseau routier en priorité. « La route nationale 1 (RN1) est le seul axe d'approvisionnement de Tam. Nous avons également demandé d'inscrire dans le programme 2005-2009 la réhabilitation de la route Tam-Timiaouin et Tam-Tinzaouatin », ajoute-t-elle. D'après la responsable, les secteurs de l'hydraulique et de l'éducation figurent également parmi les priorités.