Le sénateur de l'Illinois a décroché mathématiquement, mardi, l'investiture démocrate, selon un décompte de l'Associated Press basé sur le nombre de délégués dont il est assuré de bénéficier. « Ce soir, je peux me tenir là et dire que je serai le candidat démocrate pour l'élection présidentielle américaine », a lancé Barack Obama à des milliers de supporters en délire, réunis dans un stade à Saint-Paul, Minnesota, en conclusion d'une longue campagne restée longtemps incertaine. « Amérique, c'est notre heure », a poursuivi celui qui devient le premier candidat noir à représenter son parti à l'élection présidentielle. « Notre heure est venue. Notre tour de tourner la page des politiques du passé. » Barack Obama disposerait de 2151 délégués (superdélégués inclus), largement plus que les 2118 nécessaires pour décrocher l'investiture, contre 1915,5 pour Hillary Clinton, selon un décompte de l'Associated Press, après dépouillement partiel des bulletins, mardi. Le sénateur de l'Illinois a remporté au moins 15 délégués dans le Dakota du Sud et le Montana, tandis que sa rivale s'en voyait attribuer au moins 13. Il restait trois autres délégués du Montana pour départager les deux candidats. « Commençons à travailler ensemble », a lancé Barack Obama. « Unissons-nous dans un effort commun pour dessiner une nouvelle route pour l'Amérique. » Le vainqueur a rendu un chaleureux hommage à son adversaire qui « a marqué l'histoire au cours de cette campagne, pas seulement parce qu'elle est une femme, mais parce qu'elle est un leader qui inspire des millions d'Américains grâce à sa force, son courage et à ses engagements envers les causes qui nous ont amenés ici ce soir ». « Notre parti et notre pays se portent mieux grâce à elle et l'honneur de l'affronter a fait de moi un meilleur candidat », a-t-il ajouté. Ticket présidentiel Les spéculations allaient bon train sur un possible « ticket présidentiel » entre les deux rivaux, d'autant qu'Hillary Clinton s'était dit prête, dans la soirée, à se présenter à la vice-présidence. Les collaborateurs de Barack Obama restaient néanmoins vagues. « Il est évident que c'est une personne incroyable. Nous le savions déjà », a remarqué David Axelrodn, responsable de la stratégie dans l'équipe de campagne du sénateur de l'Illinois. Mais « il est beaucoup trop tôt pour parler de ça ». Barack Obama a d'ailleurs tenté de joindre Hillary Clinton pour la féliciter, mais il n'a pu que lui laisser un message, lui demandant de le rappeler, selon des conseillers d'Obama. En meeting à New York, l'ancienne first lady se refusait toujours à admettre sa défaite. « La campagne a été longue et je ne prendrai aucune décision ce soir », a-t-elle déclaré à ses supporters, avant de préciser qu'elle passerait les prochains jours à déterminer « comment avancer en se basant sur l'intérêt de notre pays et de notre parti ». « Beaucoup de gens se demandent : ''que veut Hillary ?''. Je veux ce pour quoi je me suis toujours battue, je veux que les quelque 18 millions de personnes qui ont voté pour moi soient respectées et entendues. » Mais « je suis déterminée à unir notre parti pour que nous puissions avancer plus fermement et je suis plus prête que jamais à décrocher la Maison-Blanche en novembre », a-t-elle ajouté. Elle a ensuite salué les qualités de son rival qui « a poussé tant d'Américains à s'intéresser à la politique et motivé tant d'autres à s'investir. Et notre parti et notre démocratie sont en conséquence plus forts et plein de vitalité ». Un peu plus tôt, mardi, Hillary Clinton avait dit à des parlementaires new yorkais qu'elle serait prête à devenir candidate à la vice-présidence aux côtés de Barack Obama, affirmant qu'elle était « ouverte à cela », si cela peut aider les démocrates à conquérir la Maison-Blanche.