A la faveur du dernier amendement du code pénal, nous avons qualifié de crime la torture sous toutes ses formes après en avoir donné une définition précise. La torture est une pratique abjecte d'une époque, qui avilit le bourreau autant que sa victime, et doit être combattue et bannie à jamais », a déclaré le président de la République. Dans un message adressé jeudi dernier, à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, Bouteflika précisera : « De l'avis de l'ensemble des observateurs nationaux et étrangers, y compris les plus hostiles à notre endroit, la situation des droits de l'homme dans notre pays ne cesse de s'améliorer. Mais nous sommes conscients de nos limites, notamment en ce qui concerne l'exercice effectif des droits où beaucoup reste encore à faire. » C'est pourquoi, indiquera-t-il, « nous demeurons ouverts à toute critique objective, d'où qu'elle vienne, et réceptifs à toute suggestion pertinente, quelle que soit son origine, car nous avons l'ambition de compter parmi les nations où les droits de l'homme sont le mieux respectés, par conviction et sans contrainte ». Le chef de l'Etat ne manquera pas, toutefois, de relever que « l'Algérie est parmi les rares pays qui ont ratifié la quasi-totalité des conventions internationales relatives aux droits de l'homme, comme elle peut être fière de sa législation qui, en matière de protection des droits de l'homme, n'a rien à envier aux nations les plus développées ». Sur le dossier des disparus, le mécanisme ad hoc au sein de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), dont les travaux seront achevés au mois de mars 2005, devra présenter, révèlera Bouteflika, « des recommandations répondant aux attentes des familles des disparus et à la confiance des pouvoirs publics ». Cela lui permettra de considérer qu'« en dépit de ces insuffisances relevées, nous restons convaincus du rôle prépondérant de la Commission dans son domaine d'action et nous fondons beaucoup d'espoirs sur sa mission de veille, car elle doit être en alerte permanente pour dénoncer toute atteinte aux droits de l'homme ». L'occasion aussi pour le chef de l'Etat de rappeler : « Nous avons lancé le chantier de la révision du Code de la famille pour corriger le statut légal de la femme, qui doit accéder à l'égalité avec l'homme, dans le respect de nos valeurs spirituelles. » Pour lui, d'une façon générale, « toutes les réformes que nous avons initiées depuis notre accession à la magistrature suprême en 1999 ont pour finalité la consolidation de l'Etat de droit, garant des droits et libertés individuelles et collectives ».