Le PDG de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP), Ali Acila, une filiale du groupe Sonatrach, spécialisée dans les forages pétroliers, évoque les ambitions de son entreprise, notamment celles liées à la nouvelle politique de développement. L'ENTP accompagne pas à pas le redéploiement de l'entreprise mère, en l'occurrence Sonatrach, dans son volet relatif à l'internationalisation de ses services et l'investissement à l'international. Le pari est-il gagné ? Ecoutons-le. Vous venez de créer une joint-venture avec une multinationale appelée Weatherford. Quels sont les principaux objectifs de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) à travers cette convention ? Nous venons de signer plus précisément les statuts pour la création d'une joint-venture, autrement dit une société mixte, avec la multinationale Weatherford, spécialisée dans les prestations pétrolières, à l'instar du repêchage (Fishing), UBD, forage dirigé, forage horizontal, etc. Ces statuts existaient déjà, mais la signature nous permet d'aller de l'avant et de concrétiser nos objectifs communs, inscrits parmi les missions de cette nouvelle société mixte qu'on a décidé d'appeler International Drilling and Intergrated Services (IDIS). Le capital social de cette société nous l'avons fixé à un million de dollars détenu à 51% par Weatherford et 49% par l'ENTP. IDIS aura donc son siège social aux îles Vierges britanniques. Cette nouvelle convention s'inscrit dans le cadre des nouvelles méthodes de travail de Sonatrach qui vient de passer à l'option du service intégré. Avec ses partenaires, nous avons opté donc pour le type de contrats conventionnels aux fins de répondre à cette nouvelle orientation. C'est-à-dire que nous sommes appelés désormais à prendre tous les autres services en charge : ceux liés au forage, la supervision et l'engineering. Grâce à cette convention avec Weatherford, nous allons pouvoir exercer la supervision et, dans le futur, assumer tous les autres services qui sont en relation avec le forage. Le contrat impose surtout à la multinationale Weatherford de transférer son savoir-faire et sa technologie qui nous permettront de mieux former nos cadres et mieux les préparer aussi pour la mise en marche de notre nouvelle politique qui est l'internationalisation de nos services. Pourquoi les parts du capital sont fixées justement à 51% pour Weatherford et à 49% à l'ENTP ? Les parts de chacun des partenaires dans le capital social de International Drilling and Intergrated Services ont été fixées d'un commun accord. Notre partenaire Weatherford n'était pas intéressé par un partenariat dont les parts ne peuvent dépasser les 50%. Cela est lié beaucoup plus à la législation qu'ils adoptent. Autrement dit, des parts qui ne dépassent pas les 50% relèvent pour eux d'une simple participation, non pas d'un partenariat. Mais l'apport du partenaire sur le plan technologie et savoir-faire est beaucoup plus intéressant que le nôtre. Au cours des discussions pour la création de cette joint-venture, on a voulu même que l'ENTP paye le transfert du savoir-faire, ce qui était une chose impossible pour nous. Outre les deux appareils de workover et les trois autres de forage que doit mettre Weatherford à disposition, notre partenaire apportera aussi son savoir-faire dans le management de gestion de projets, en matière d'engineering workover et HSE, la technologie des services intégrés (UBD, forage directionnel et horizontal, fishing et fraisage). A travers cette convention, l'objectif de l'ENTP étant de bénéficier du transfert d'expérience notamment en matière de technologie de service intégré. Je peux vous dire qu'à court et à moyen termes, cette technologie sera maîtrisée à 100% par notre entreprise. Car, comme je l'avais déjà dit, nous sommes appelés désormais à prendre tous les autres services en charge. Est-ce que l'ENTP arrive aujourd'hui à répondre à la demande de la société mère qui est Sonatrach en matière de forage et des services y afférents ? Certes, notre politique s'inscrit dans le cadre de la demande de la société mère qui est Sonatrach, mais il faut que vous sachiez que nous ne pouvons pas encore faire face à cette demande grandissante. Nos investissements s'élèvent néanmoins à 25 millions de dollars par an. C'est dans cette optique que nous avons fait recours récemment aux emprunts obligataires. Nous avons pu acquérir 19 appareils de forage en deux ans et chaque appareil coûte 30 millions de dollars. Ces acquisitions s'inscrivaient dans le budget de 2006-2007. La réception de ces appareils a commencé à partir de 2007. Le budget consacré à ces acquisitions relève de l'autofinancement, chose qui est rare chez plusieurs autres entreprises. Pour ce qui est des emprunts obligataires, nous allons commencer le remboursement à compter de l'année 2010. Pourquoi vous tenez vraiment à vous lancer dans l'investissement à l'international ? Pour ce qui est de l'internationalisation de nos services, nous sommes déjà présents en Libye et dans le sultanat d'Oman. La joint-venture que nous venons de signer nous permettra de continuer notre percée à l'international grâce surtout à l'expérience de Weatherford dans le domaine. A travers cette même expérience de notre partenaire, le passage au forage offshore s'inscrit parmi nos principaux objectifs inscrits à court et à moyen termes. Après le sultanat d'Oman où la filiale ENTP/Onafor opère avec deux appareils, et la Libye (filiale à 100% ENTP) avec un appareil, cette nouvelle aventure permettra sans doute à l'ENTP la conquête d'autres marchés et d'acquérir, comme je viens de le souligner, une expérience dans le forage offshore. Nous allons éventuellement suivre Sonatrach en Mauritanie, au Niger et au Mali. L'ENTP est en cours de discussions également pour d'autres marchés en Arabie Saoudite, notamment dans le domaine du transport, la certification des équipements de sécurité, mâts et substructures ainsi que les équipements de manutention avec des partenaires étrangers. Toutefois, malgré tous nos investissements et nos achats, nous n'arrivons pas encore à faire face à la demande croissante.