Est-ce que l'augmentation des dépenses militaires exprime une réelle orientation vers des conflits majeurs ? L'augmentation des dépenses militaires est liée à l'augmentation des dépenses de défense des Etats-Unis, elle-même liée aux conflits irakien et afghan. Cette augmentation est également due à la hausse des prix du pétrole qui permet à certains pays du Golfe qui n'ont pas d'industrie d'armement d'accroître leurs dépenses d'équipements. Le rapport du SIPRI évoque l'émergence de conflits non étatiques et une « fragmentation de la violence ». Quel rôle a cette nouvelle violence dans les marchés d'armes ? C'est difficile à dire pour le moment, car ce marché est pour l'essentiel souterrain. Il y a deux types d'exportateurs possibles pour ce genre de conflits : les pays qui sont en marge de la société internationale, comme la Corée du Nord ou les Etats où le contrôle sur les exportations d'armes est défaillant, soit du fait de mauvaise procédure de contrôle, soit parce que l'Etat lui-même est plus ou moins défaillant. Et puis, il y a les armes qui sont recyclées de conflit en conflit, comme le conflit libanais, ou en provenance de l'ex-URSS quand le contrôle était défaillant juste après la chute du mur de Berlin. Ira-t-on vers plus de contrôle des armes notamment non conventionnelles ? A l'heure actuelle, il y a des régimes de non-prolifération nucléaire, balistique, chimique que l'on essaie de renforcer. Pour ce qui est des armes conventionnelles, il y a un projet de traité sur le commerce des armes pour lequel un groupe d'experts internationaux a été nommé, c'est un projet de traité qui est en négociation dans le cadre des Nations unies.