Rien ne semble dissuader les trabendistes qui occupent les trottoirs de la ville de Tizi Ouzou. Les marchés de proximité qui sont annoncés par l'APC et le programme des 100 locaux, qui tardent à se concrétiser, parviendront-ils à endiguer ce fléau ? Pas si évident. « Des commerçants quittent leurs magasins pour venir s'installer sur les trottoirs des boulevards de la ville, tels les avenues Lamali Mohamed, la rue Abane Ramdane, les trottoirs qui longent le siège du Croissant-Rouge. Ils viennent même des wilayas et communes limitrophes… », déclare un commerçant. « Ces vendeurs savent bien qu'à n'importe quel moment des policiers peuvent saisir leur marchandise. Mais ils ne perdent pas pour autant dans l'affaire. D'ailleurs, ils sont toujours gagnants », ajoute-t-il. Les places publiques sont alimentées depuis Aïn Fakroun à Oum El Bouaghi, Aïn Lahdjel dans la wilaya de M'sila ou le marché de Doubaï à Alger, entre autres. A peine un mois après une descente policière, les marchands sont de retour, plus nombreux et plus tenaces. Ainsi, les piétons descendent sur la chaussée pour se la disputer aux automobilistes et cèdent les abribus aux étalages. La lutte contre l'évasion fiscale n'est guère soutenue sur le terrain. Dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, 30 personnes ont été interpellées pour exercice illicite du commerce sur la voie publique par la police. 64 dossiers ont été transmis au parquet, et de la marchandise, évaluée à plus de 367 000 DA a été saisie. Ce sont là des chiffres d'une activité sporadique de la sûreté urbaine. « Il n'y a pas d'espace de stockage pour les produits saisis », a déclaré un représentant de la police lors de la réunion d'installation du nouveau bureau de l'UGCAA au mois de février dernier. Si certains d'entres ces vendeurs à la sauvette trouvent leur compte, en fuyant les impôts et autres charges, d'autres le font afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. Ce que l'on sait par ailleurs, c'est que certains produits chinois qui sont proposés à la vente, constituent un réel danger pour la santé des consommateurs.