Un rêve impossible », c'est ainsi que l'on pourrait décrire l'adversité sans nom qui se tient devant le premier projet d'aquaculture, dont le dossier a été déposé par Mohamed-Saâd Djemame au niveau de la direction de la pêche de la wilaya de Jijel en date du…2 décembre 2002 (voir El Watan du 15/10/2005). Encouragé par les atouts que recèle la région de Jijel, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau de mer et le climat tempéré, le promoteur a « mijoté » son projet avec les conseils et la supervision de la société d'ingénierie aquacole méditerranéenne (SIAM)et un bureau d'études de Montpellier( France). Trouvant idéal le site de la péninsule d'El Aouinet, qui ferme à l'ouest la baie du phare Ras El Afia, à quelque 8 km à l'ouest de Jijel, M-S. Djemame a pu décrocher, en date du 24/11/2004, un accord de l'agence nationale de développement du tourisme (ANDT), vu que le terrain convoité relève d'une zone d'expansion touristique. Cette décision de l'ANDT a été prise suite aux constations effectuées par la direction du tourisme de la wilaya de Jijel. La même agence est allée jusqu'à inviter le promoteur à établir les études nécessaires pour les présenter aux directions de la pêche et du tourisme de la wilaya. Fort de cette avancée notable, le promoteur n'attendait plus que le feu vert salvateur pour se lancer dans cette magnifique aventure de création d'une ferme d'élevage du loup de mer (bar) et de daurade, dont le coût est estimé à 3 millions de dollars, générant 21 emplois et une production annuelle de 500 t. Devant l'insoutenable attente, sans le moindre soupçon de réponse à ses doléances, le promoteur s'est tourné vers la présidence de la République, qu'il a saisie par courrier en février de l'année écoulée. Dans sa réponse du 28 octobre 2008, le cabinet du président de la République informe que le dossier a été adressé par la direction de la pêche de la wilaya de Jijel au ministère de tutelle en date du 11/09/2006, période qui a coïncidé avec la fin du programme de relance économique 2001-2007. L'épître présidentielle ajoute que ce dossier sera étudié dans le cadre du programme complémentaire de soutien au secteur de la pêche et l'aquaculture 2005-2009. Force est de reconnaître qu'on est à quelques pas seulement de l'année 2009, sans que ce dossier n'ait pu sortir des tiroirs ministériels. Pourtant, lors de sa visite en juin 2005 à Jijel, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, questionné par ce même promoteur sur les retards de son dossier, à l'occasion d'une rencontre organisée à la salle de conférences de la cité administrative de Jijel, avait clairement reconnu les retards justifiés alors par l'inactivité, durant un an et demi, de la commission chargée de traiter ces dossiers. Le ministre avait même promis la reprise des travaux de cette commission très prochainement. Un « très prochainement » étonnamment élastique ! M-S. Djemame ne sait plus actuellement à quel saint se vouer, pour pouvoir enfin concrétiser « très prochainement » son rêve.