La gestion immobilière est un domaine encore jeune en Algérie et demande énormément de compétences, de sensibilisation auprès des bénéficiaires. La gestion immobilière est l'une des plus importantes phases après la finalisation d'un projet immobilier ; malheureusement chez nous, les projets se font à moitié, les parties communes et les espaces extérieurs sont souvent négligés et laissés à l'abandon, donc le bénéficiaire hérite de cet état et doit vivre avec quotidiennement. Ces parties censées être des parties de détente et de bien-être deviennent source de nuisances et de problèmes. Le bénéficiaire ou le locataire lui-même ne pourra pas résoudre ces problèmes et souvent il entre dans un cercle infernal sans savoir vers qui s'orienter. L'entretien et l'amélioration des espaces communs de l'immeuble sont très importants pour une meilleure qualité de vie et une durée plus longue du bâtiment. Une bonne image de l'immeuble et de son environnement participera automatiquement à l'augmentation de sa valeur immobilière. L'entretien consiste en un ensemble d'interventions simples et régulières comme le nettoyage, l'entretien des espaces verts, des réparations mineures comme l'électricité ou autres. La gestion de l'AADL décriée La problématique de la gestion immobilière prend de plus en plus d'ampleur et s'étend sur plusieurs volets : la législation et la réglementation régissant la gestion immobilière, la copropriété et l'autre grand volet le financement de la gestion immobilière. Sur le plan juridique, la loi de la gestion immobilière n'a pas subi d'importantes modifications depuis sa promulgation, le manque d'un cadre réglementaire clair de la gestion immobilière se fait sentir de plus en plus surtout avec l'extension du parc immobilier. Les bénéficiaires comme les promoteurs se trouvent souvent confrontés à des problèmes réels. La réglementation reste très générale au sujet de la gestion immobilière et n'aborde pas en profondeur les vraies situations auxquelles le parc immobilier est confronté pour pouvoir proposer des solutions tangibles et efficaces. D'autant plus que les problèmes sont similaires et répétitifs dans la majorité des cas. Donc un cadre réglementaire clair et efficace faciliterait énormément la tâche. Souvent, les copropriétaires ignorent les conditions d'utilisation des parties communes et leurs limites d'exploitation. Sur le plan de la gestion de ces espaces communs, le personnel qualifié chargé de cette fonction est quasiment inexistant. On se souvient auparavant, il existait dans les cités des conciergeries ; ces dernières ont disparu du paysage immobilier algérien et rarement on trouve dans un immeuble une conciergerie et pourtant cette pièce dans un immeuble permet de régler beaucoup de problèmes et d'accomplir différentes tâches comme l'entretien à l'intérieur et l'extérieur de l'immeuble, le gardiennage et autres. Dans les pays développés la conciergerie se charge même de la collecte des loyers. Sur le plan financier, la gestion des parties communes au niveau du parc immobilier en Algérie pose un sérieux problème, notamment quand il s'agit des frais d'entretien, surtout de paiement des charges relatives à l'électricité au niveau des cages d'escalier et à la réparation des ascenseurs ou autres objets appartenant à ces espaces. Malheureusement, il n'existe pas de procédé fiable concernant la gestion des espaces communs. Et la question reste posée : comment chercher le financement nécessaire à l'entretien et à la gestion de ces espaces en impliquant toutes les parties concernées pour payer ces charges communes ? La dégradation du cadre bâti ne touche pas spécifiquement les vieux bâtiments, les nouvelles constructions sont aussi sujettes à la dégradation. Certes, ce n'est pas au même degré qu'un vieux bâtiment mais ils ne sont pas à l'abri. L'absence d'un entretien régulier risque d'accélérer la dégradation et les pertes seront considérables. C'est le cas des logements AADL dans certains sites ; après avoir souffert du long délai de livraison, ils vivent la dure réalité de la copropriété, certains immeubles présentent déjà des signes de décadence engendrés par l'abandon de ces espaces et l'inexistence d'une gestion de ces parties communes, malgré un payement mensuel des charges, dont le montant varie entre 2 500 DA 3 000 DA inclus dans la facture mensuelle des bénéficiaires. Pour faire face à cette situation, récemment l'AADL a annoncé la création d'une nouvelle filiale sous forme d'une société par actions (SPA). Cette filiale aura pour mission de décharger l'AADL de la gestion immobilière et de prendre en charge les espaces communs pour promouvoir un cadre de vie de qualité. La gestion immobilière dans cette SPA consistera en la gestion administrative du site comme l'encaissement des loyers et des charges et aussi la gestion technique comme l'entretien des espaces communs des immeubles, la réparation des ascenseurs et autres. Mais elle tarde à être opérationnelle.