Durant sept jours, le citoyen algérien a consommé du poulet et de la viande non contrôlés. Des produits alimentaires ont été mis sur le marché sans aucun document officiel ni visa des vétérinaires, exposant ainsi la santé des citoyens à divers dangers », a expliqué docteur Kaddour, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP). Durant sept jours (du 31 mai au 6 juin), les médecins vétérinaires ont observé un mouvement de protestation à l'échelle nationale. Une action qui a perturbé le système de contrôle à tous les niveaux. Les responsables du pays continuent cependant à tourner le dos à ce corps pourtant important. « Aucun autre service n'a fait le contrôle à la production et aucun responsable des institutions concernées par nos problèmes n'a daigné nous inviter pour écouter nos doléances. C'est l'indifférence et le mépris total envers le fonctionnaire algérien et à l'égard de la population », a regretté notre interlocuteur qui menace de radicaliser leur mouvement de contestation. En effet, la semaine prochaine, les membres de cette organisation syndicale tiendront une réunion pour se concerter sur la nature et la forme à donner à leurs futures actions. D'ores et déjà, le porte-parole du syndicat parle d'une grève illimitée. De son avis, les vétérinaires veulent frapper fort pour faire pression sur les pouvoirs publics et pour faire réagir la direction de la Fonction publique. Ils plaident pour un mouvement ouvert. « Nous sommes intransigeants. Nous demandons le règlement de notre situation et la révision de notre classification. Nous avons été lésés lors de la mise en œuvre de la nouvelle grille des salaires, et tout le monde reconnaît cette injustice, mais personne n'assume ses responsabilités », a souligné Dr Kaddour. Le syndicat estime avoir donné le temps nécessaire aux pouvoirs publics pour la prise en charge de leurs revendications, en vain. « Après nos deux actions, nous avons appris que les pouvoirs publics ont rouvert notre dossier. Toutefois, à notre niveau, nous n'avons été destinataires d'aucune missive, c'est le silence », a-t-il précisé. Le syndicat des vétérinaires envisage d'aller vers une grève illimitée durant la période estivale et pendant le mois de Ramadhan. Si cette action venait à être approuvée par les 1136 vétérinaires, ses retombées risqueraient de se faire sentir. Parmi les autres propositions émises par les vétérinaires figure le sit-in au niveau de la direction de la Fonction publique afin de manifester leur colère envers cette institution. Même s'il se dit stupéfait et étonné par le silence des autorités suprêmes du pays, Dr Kaddour espère « le réveil » des pouvoirs publics. A titre de rappel, une grève de sept jours a paralysé toutes les activités de contrôle et de dépistage des animaux au niveau des postes frontières, des ports et des aéroports. La protestation a été initiée et reste à l'ordre du jour afin de mener au déblocage de l'avant-projet de statut ainsi que « la récupération de la prime vétérinaire, l'ouverture d'un dialogue sur le fonctionnement et le devenir des services vétérinaires devant aboutir à l'implication du syndicat dans le projet de définition du régime indemnitaire ».