Une enveloppe de 18 milliards de dinars a été affectée à l'ambitieux programme de réorganisation et de modernisation élaboré par les Douanes algériennes et devant être finalisé à l'horizon 2010. Annaba : De notre bureau Outre le renouvellement de son parc automobile, l'acquisition de 8 hélicoptères et l'installation de son propre système de transmission, cette institution vient de créer de nouvelles directions. Une démarche dont l'objet consiste à s'aligner sur les standards et à se conformer aux dispositions prévues dans les engagements internationaux auxquels ont adhéré les Douanes algériennes en matière de sécurité, de contrôle, de simplification du régime et de procédures douanières. La plus importante d'entre ces nouvelles directions se chargera du renseignement et devra travailler en étroite collaboration avec les services de sécurité tous corps confondus. Des postes de surveillance supplémentaires Le renforcement effectif en moyens humains et matériels du réseau de surveillance aux frontières terrestres ne peut ainsi en être indissociable dans la mesure où il permettra une lutte plus efficace contre la contrebande et le trafic d'armes et de drogue qui connaissent une inquiétante recrudescence, surtout ces dernières années. Parmi les atouts de ce volet du programme mis en avant par l'administration de M. A. Bouderbala figurent l'amélioration des contrôles et l'appui à la sécurité. C'est dans cette perspective que des dizaines de postes supplémentaires de surveillance, avec la mobilisation de 40 agents/poste, sont appelés à être mis en place au niveau des frontières ouest, sud et est du pays. L'accent sera notamment mis sur les régions de Tlemcen, de Béchar, de Tindouf et de Tébessa. Pour cette seule dernière région, un apport de 23 postes de surveillance dotés de tous les équipements nécessaires sera déployé d'ici à 2010. Le directeur régional des douanes à Annaba, Zahir Haderbache, s'expliquera à ce propos : « Notre institution est plus que décidée à mettre le paquet pour venir à bout des phénomènes de la contrebande, du trafic d'armes et de drogue. Ce n'est nullement par manque de vigilance de nos services ou ceux des autres institutions que ces trois fléaux ont pris des proportions alarmantes. Les contrebandiers et les trafiquants innovent dans leur manière de procéder. Bien que nous réussissions souvent à déjouer leurs manœuvres, nous devons toutefois être toujours à la page des moyens et procédés auxquels ils ont recours. » En outre, la drogue demeure toujours le produit phare des trafiquants, notamment dans les régions ouest et est du pays, et les tentatives de son introduction sur le territoire national évoluent d'année en année. L'exemple des deux derniers exercices l'illustre parfaitement. En effet, en 2007, les douanes de la région de Annaba avaient procédé à la saisie de pas moins de 4,036 t de stupéfiants tous types confondus, contre 3,069 t l'année précédente. Les 36 546, contre 2050, unités de psychotropes saisies durant la même période en sont un autre indicateur et non des moindres. Le directeur régional des douanes précisera : « Ces substances sont introduites en Algérie en provenance d'Europe, de France en particulier, sous forme de comprimés Rivotril, Subutex, Di-Hidan. Ces psychotropes sont destinés aux marchés libyen et algérien où de minicartels de trafic de ce type de drogue se sont solidement mis en place. Ces minicartels activent à l'est du pays et plus précisément à Annaba et à El Tarf. C'est pourquoi, il est prévu d'y mettre en place 8 nouveaux postes de surveillance avec une moyenne de 40 agents/poste. » Le renforcement des ressources humaines, considère en outre le même responsable, est également indissociable de la stratégie de développement tous azimuts de la communauté douanière en Algérie. Pour ce faire, il est attendu que les effectifs douaniers passeront de 13 400 à 20 000 agents à l'horizon 2010, au terme duquel la direction des infrastructures, récemment créée, aura réceptionné les 120 projets de réalisation de nouvelles directions entre régionales et celles de wilaya. Pour ce qui est de la formation, des conventions ont déjà été signées entre les douanes algériennes et diverses écoles européennes dans le cadre du programme de modernisation et d'assistance aux réformes administratives (MARA), financé par l'Union européenne (UE) à hauteur de 50 millions d'euros. Interrogé sur la préparation de son institution aux deux importantes échéances économiques, l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'entrée en vigueur du nouveau système comptable national, le directeur régional se veut rassurant. Un système conforme aux recommandations de l'OMD Il dira à ce sujet : « La préparation des régimes douaniers en prévision de ces deux échéances est en cours. L'expérience acquise de l'accord d'association avec l'UE, entré en vigueur en 2005 et dont notre administration est essentiellement concernée, nous est d'un grand apport. Au plan commerce international, je peux dire que notre système de gestion des procédures de la chaîne commerciale répond parfaitement aux recommandations de l'Organisation mondiale des douanes en matière de facilitation du commerce. Pour ce qui est du nouveau système comptable national, notre gestion peut aisément être alignée sur les futures techniques de gestion comptable. » En ce qui le concerne, Z. Haderbache devra prouver, autant d'ailleurs que les onze autres directeurs régionaux des douanes, l'efficacité sur le terrain de ses équipes, l'efficience de sa gestion conformément aux objectifs qui lui ont été arrêtés dans le cadre du contrat de performance devant le lier à sa direction générale. La phase d'expérimentation sera ouverte à partir de juillet pour s'étaler au 31 décembre 2008. C'est à partir de l'évaluation des résultats, obtenus au terme de cet essai, que sera décidée l'entrée en vigueur définitive de ce contrat de performance prévue pour début janvier 2009.