Les débats en soirée sont sans concession entre les festivaliers au moment de la discussion des spectacles présentés dans la journée. Au deuxième jour, c'était au tour de Masrah el afsa de Tlemcen, avec « Ghaba fi zaourek », et l'association Bouderga d'El Bayadh, avec « Hay oua mayet ». Si la première a su tirer son épingle du jeu pour avoir donné à voir un spectacle qui sortait du moule ayant jusque-là été servi, Bouderga a, par contre, étrenné la même voie que les précédents spectacles. En effet, le sien tournait également autour d'un personnage pivot, voulu lui aussi emblématique, plutôt qu'autour d'un conflit qui en structure la trame. Mais encore et surtout, « Hay oua mayet », écrite, mise en scène et avec pour premier rôle Malki Mohamed, est lestée de la faute que l'on retrouve dans toute première œuvre d'un amateur, celle de vouloir exprimer d'une fois tous les maux et les travers de la société. Cela donne un spectacle qui s'étire en longueur, deux heures, partant dans toutes les directions avec une première partie où un semblant d'histoire se raconte, et en une seconde l'on passe à un discours moralisateur. Il n'en reste pas moins que la troupe Bouderga recèle en son sein une pléiade d'acteurs capables de tenir la dragée haute à leurs confrères du mouvement amateur, cela pour peu qu'elle quitte le terrain d'un amateurisme au sens péjoratif du terme. On aura ainsi remarqué sur les sept comédiens la fougue et l'intelligence de la scène ainsi que la forte présence d'un de ses sociétaires. A cet égard, l'on peut prédire qu'à El Bayadh, où le théâtre vient de reprendre racine, il y a de la bonne pâte qui ne demande qu'à lever.