Une importante délégation d'industriels, exerçant dans la filière agroalimentaire à Annaba et à l'est du pays, participe, aujourd'hui, au séminaire international d'Alger sur le concept de la qualité, avec comme intitulé « la qualité pour quoi faire ». Cet important rendez-vous économique se tiendra à l'initiative de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) avec la collaboration de la section économique et commerciale (Bruxelles export/Awex) de l'ambassade de Belgique. L'interface entre les institutions en charge de la qualité et les entreprises surtout celles intervenant dans l'agroalimentaire, est très peu développée dans notre pays, aussi, l'adhésion au processus de qualité s'appuie sur une mise à niveau aussi bien dans le management que dans la chaîne de production à l'effet d'affronter la concurrence. C'est justement pour mieux s'imprégner de l'expérience belge en la matière que plusieurs industriels des wilayas de Annaba, El Tarf, Skikda, Guelma et Souk Ahras ont décidé d'être au rendez-vous. Avec 1 463 fabricants intervenant dans le secteur entre personnes morales et physiques, cette région abrite l'un des plus importants pôles industriels agroalimentaires du pays. Les wilayas de Annaba et Skikda se placent en pole position, avec respectivement 218 et 578 unités industrielles. Ce qui explique l'intérêt de leurs opérateurs économiques à participer à cette rencontre internationale abritée par le siège de la CACI et de laquelle ils souhaiteraient tirer énormément profit. A ce sujet, M. Aaniba, un responsable de la direction régionale du commerce de Annaba précisera : « Les normes, la métrologie, les essais, l'inspection, la certification, l'accréditation sont des préalables à la question de la qualité. Nos industriels commencent à en prendre sérieusement conscience. L'alignement aux normes universellement établies en matière de qualité apparaît comme une preuve irréfutable de la compétence technique. C'est aussi une condition pour aller aux marchés internationaux. Il n'y a pas si longtemps, nos industriels n'étaient pas suffisamment conscients de l'importance de la démarche qualité. Cette situation a influé négativement sur leur compétitivité et la valorisation de leurs produits ». Et d'ajouter : « Nous sommes déjà dans la mondialisation et nous devons avancer sur tous les concepts de celle-ci. C'est pourquoi, les problèmes relevant de la protection des consommateurs, la sécurité industrielle, la fiabilité des produits importés sont importants à prendre en charge. La question de la qualité est l'affaire de tous, on a peu de chances d'imposer nos produits à l'étranger si ces problèmes de qualité ne sont pas résolus ». Par ailleurs, selon une source sûre de l'agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), le tissu industriel agroalimentaire dans cette région est appelé à connaître un essor certain dans les années à venir. Des investissements sont ainsi attendus dans divers secteurs d'activité dont la fromagerie, beurrerie, glaces industrielles, huileries et pâtes alimentaires tous types confondus. Ce futur potentiel industriel s'inscrit dans le cadre des 267 projets agroalimentaires nationaux enregistrés par l'ANDI, soit une part de 11,8 % de l'ensemble des projets déclarés. En matière de financement, les capitaux devant être engagés se situent à hauteur de 34 milliards de dinars. « Bien qu'il soit appréciable, cet apport en matière d'investissements agroalimentaires reste néanmoins insuffisant quand on sait que le secteur dans sa globalité est confronté à une concurrence accrue avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'OMC ", a indiqué la même source. Aussi, notre pays, qui est classé premier importateur de denrées alimentaires à l'échelle continentale, doit investir plus de 400 millions d'euros par an dans le secteur agroalimentaire pour la satisfaction des besoins de la population d'ici à 2010. Mais faudrait-il encore que les produits des fabricants locaux aient la qualité requise et soient conformes aux règles d'hygiène de fabrication prescrites par la loi. « Car, souligne M Aaniba, les règles en matière d'hygiène et de qualité ne sont pas souvent respectées au niveau des intervenants dans la mise à consommation d'un produit alimentaire. Le nombre important d'infractions enregistrées par nos services de contrôle de la qualité et la répression des fraudes est édifiant. Les associations des consommateurs ont un rôle capital à jouer pour dénoncer les pratiques d'hygiène non conformes et encourager le consommateur à mieux se protéger en dénonçant, et surtout en refusant tout achat de produits de qualité douteuse ». Quelques repères sur la filière agroalimentaire Les fabricants de la région de Annaba activent dans divers secteurs dont : Pâtes alimentaires, semoule, céréales, pain industriel, glaces industrielles, fromagerie, confiserie industrielle, chocolaterie, cidrerie, huilerie, biscuiterie, gaufretterie, levurerie, conserverie, aliments pour nourrissons et beurrerie. 1 463 fabricants intervenant dans le secteur au niveau régional 218 fabricants à Annaba 578 fabricants à Skikda (première à l'échelle régionale) 267 projets inscrits par l'Andi 34 milliards de dinars pour le financement de ces projets 400 millions d'euros à investir par an d'ici 2010 80 % des infractions à l'origine des blocages aux frontières des produits agroalimentaires concernent le défaut d'étiquetage 13,4 % des déclarations d'importation aux frontières sont enregistrés dans la région de Annaba 14 % dans la région d'Oran 64 % dans la région d'Alger