Dans les années 1980, l'Europe du football a été confrontée au phénomène de la violence dans les stades. L'Angleterre a été le pays le plus exposé à ce qui a été qualifié de hooliganisme. Cette violence a mis en péril la survie du football anglais. En effet, les instances du football européen (Union européenne de football - UEFA) avaient exclu les clubs anglais des compétitions européennes après les graves incidents survenus à Paris (Leeds-Bayern Munich), Bruxelles (Liverpool-Juventus), Hillsbrough et bien d'autres lieux souillés par les supporters de Sa Majesté. Cette violence, partie d'Angleterre, a fait tache d'huile à travers tout le vieux continent. Les rencontres de football tournaient souvent au drame. Devant l'ampleur du phénomène, les autorités politiques ont été interpellées. La mobilisation générale a été décrétée au Royaume-Uni d'abord, et dans toute l'Europe ensuite. Les services de sécurité en Europe ont joint leurs efforts pour affronter la violence dans les stades. Les responsables des troubles ont été identifiés et traduits devant les juridictions compétentes. Les supporters ont été canalisés au sein de comités de supporters facilement contrôlables. Les supporters, identifiés comme casseurs, ont été contraints de se présenter dans un commissariat chaque jour de match. D'autres étaient interdits de stade et avertis qu'à la première infraction, ils écoperaient de fortes amendes et de peines de prison. La dissuasion a joué à fond dans la lutte contre la violence. L'installation de caméras dans les stades a produit son effet. La surveillance des gradins grâce à ces caméras a réduit de beaucoup la casse au moment où un travail de sensibilisation est entamé à travers des comités de supporters dynamiques, considérés comme le noyau essentiel de la lutte contre le hooliganisme. En Europe, la période du constat est largement dépassée pour laisser place à l'action sur le terrain afin de mieux prendre en charge un fléau qui nécessite une attention accrue et sans relâche. Le football outre-mer l'a bien compris et les résultats sont encourageants.