La rénovation des stades de football et le durcissement des lois contre les personnes impliquées dans des actes de violence sont les clés de l'éradication du hooliganisme, ont indiqué, lundi à Alger, des experts anglais lors d'un séminaire sur la sécurité dans les stades. Le directeur de la sécurité des stades à la Fédération anglaise de football (FA), Chris Whalley, a relevé, lors de son exposé, la nécessité de construire de nouvelles infrastructures ou de moderniser les anciennes pour offrir toutes les mesures de sécurité nécessaires et d'endiguer la violence dans les stades de football. Après la montée du hooliganisme et les catastrophes du stade de Hillsborough et de Bradford, ainsi que celle du Heysel (Belgique) où plus de 200 supporters ont été tués, le gouvernement britannique a décidé de prendre véritablement en charge ce dossier en instruisant le ministre de la Justice de l'époque, Lord Taylor, à se pencher sur les mesures à prendre pour endiguer ce phénomène. Un rapport éloquent contenant 76 recommandations sur ce fléau a ainsi été élaboré et remis en 1990 au gouvernement qui en fit une loi. Outre la nécessité de construire de nouveaux stades offrant toutes les commodités, le document obligeait chaque équipe à obtenir un certificat de conformité de sécurité et recommandait une approche coordonnée entre les différents acteurs, la prise en charge du volet sécuritaire par le club au lieu du gouvernement, la formation de stadiers et l'installation de caméras dans les stades «C'est ainsi que 33 nouveaux stades ont été construits au cours des 19 dernières années, et même des clubs de 5e division ont été inclus dans ce programme», a fait savoir Chris Whalley. De son côté, le directeur de l'unité policière de football en Grande-Bretagne, Brayan Drew, a mis en exergue la nécessité de durcir les lois à l'effet de punir les fauteurs de trouble en dehors et à l'intérieur des stades. «Le gouvernement britannique a promulgué une loi civile préventive interdisant l'entrée au stade à toute personne impliquée dans des actes de violence. Cette interdiction peut durer jusqu'à 10 ans et le récidiviste encourt la prison avec une interdiction des stades à vie», a-t-il indiqué. Dans ce contexte, Londres a annoncé, fin janvier, qu'il confisquerait le passeport de 3 000 personnes considérées comme dangereuses, afin de les empêcher de se rendre en Afrique du Sud en juin pour soutenir l'Angleterre au Mondial 2010. En outre, M. Drew, également membre du Conseil des agents de sécurité de l'UEFA, a souligné l'importance de la coopération, la coordination, la communication et l'engagement de tous les partenaires clés (gouvernement, autorités du football, police, ministère public et supporters) dans la lutte contre ce phénomène. Le vice-président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Mechrara, a estimé que ce séminaire de «haut niveau» permettra aux responsables de tirer le maximum d'enseignements dans sa stratégie de lutte contre la violence dans les stades. L'ancien président de la FAF, Hamid Heddadj, qui a assisté aux débats, a salué pour sa part l'initiative de la fédération qui permettra de réaliser «une avancée» dans la prise en charge de ce phénomène. «Maintenant c'est à nous de tirer nos propres conclusions pour identifier nos problèmes», a déclaré l'ex-patron de l'instance fédérale, non sans insister sur la nécessité d'«arrêter un programme et de passer concrètement à l'action». Etalé sur deux jours avec la tenue de trois ateliers programmés dans la matinée d'hier, ce séminaire est le premier du genre à être organisé en Afrique avec la participation d'experts anglais.