La France prend ses distances à l'égard du conflit tchadien. « La France n'est pas intervenue et n'interviendra plus », a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lors de son voyage en Côte d'Ivoire. Paris change donc de ton. En février dernier, les forces de l'opposition, l'Alliance nationale, avaient encerclé le président tchadien Idryss Deby dans son palais présidentiel. L'armée française présente au Tchad depuis 1986 dans le cadre de l'opération Epervier avait alors donné un appui logistique et aérien à l'armée tchadienne. Le plus grand soutient fut le blocage de l'aéroport empêchant alors aux forces rebelles de se ravitailler. Cette fois-ci, la France décide de rester neutre. « Il n'y a pas de position de la France à entretenir », explique le chef de la diplomatie française. Une nouvelle neutralité qui satisfait l'opposition tchadienne, mais qui ne la rassure pas. Vendredi, le porte-parole de l'Alliance nationale, Ali Gadaye, a exigé que la France suspende ses missions de renseignement. Dans le cas contraire, les forces rebelles tireraient sur son aviation. Ali Gadaye, le porte-parole de l'Alliance nationale s'est dit favorable à la mission de l'ONU, l'Eufor. Elle compte 3700 militaires européens dont 2200 Français qui s'occupent du sort des réfugiés du Darfour. Elle n'a pas pour mission de prendre partie entre les forces du président d'Ibriss Deby et celles de l'Alliance nationale. Le porte-parole de l'Alliance nationale accuse la France d'avoir dénaturé la mission de l'Eufor par son comportement dans le cadre de la mission Epervier. Le président tchadien à accusé lundi soir les forces de l'Eufor de fermer les yeux sur les meurtres de civils et de réfugiés.