En préparation à Annaba, l'équipe nationale juniors en a profité pour rencontrer vendredi dernier son homologue tunisienne sur la pelouse du 19 Mai. Quatre-vingt-dix minutes durant, sous une chaleur torride, 17 d'entre eux ont subi un test d'aptitude devant permettre à leur entraîneur Aradj d'établir la liste de ceux appelés à être alignés lors de la rencontre officielle face au Niger le 16 juillet à Annaba comptant pour la coupe d'Afrique des nations. Au vu de leur prestation, l'on peut dire que la nouvelle vague de joueurs talentueux est prête. Son leader est Noureddine Khoualel, un milieu de terrain offensif, grand dribbleur, rapide, spécialiste des coups francs. Ce vendredi, face à des Tunisiens en verve, combatifs à souhait, volontaires sur les balles, disciplinés dans le jeu, Khoualel a montré qu'il savait se montrer intraitable en défense et ne pas lésiner quand il s'agit d'abreuver sa ligne offensive en ballons. Derrière lui, quantité d'autres. Mohamed Bousofiane, Bouaza Faham, Anis Bouziane, Benamar Belabbès, des jeunes talents au devenir certains pour peu qu'on leur accorde la chance de s'épanouir dans cette équipe nationale juniors censée servir de pépinière à l'aînée. « Nous réserverons de belles surprises aux sportifs algériens durant cette nouvelle aventure de coupes d'Afrique et du monde. Nous n'en dirons pas plus pour le moment, mais suivez-nous et vous verrez », a affirmé Aradj. Cette équipe a des particularités avec un Yassine Bey très opportuniste sur les balles, Tayeb Berramla à la vision du jeu et aux placements pertinents et autres Saïd Gherair, Mohamed Harime bourrés de talent, d'une finesse et d'une élégance dans le geste, le toucher de balle et le dribble à faire pâlir d'envie les grands du football. « Nous avons une équipe d'intellectuels. La majorité est déjà universitaire. Dix d'entre eux viennent de "subir" le bac. Ce qui, pour nous, représente un grand acquis, en ce sens que nous n'éprouverons pas de difficultés à faire passer nos messages et surtout à leur faire comprendre ce que nous attendons d'eux sur le terrain. Les joueurs de cet âge ont surtout besoin de confiance et de soutien plus que de critiques. Si un joueur aime dribbler, il faut le laisser faire, le suivre, l'orienter par intermittence. Plus tard, lorsque son don est vraiment affirmé, l'on pourra alors l'inciter à s'en servir dans l'intérêt collectif. Il faut de la patience et une bonne préparation avant de leur dire de dribler utile », a affirmé Aradj. Il est rejoint sur cet avis par M. Chafai, son homologue tunisien, qui résume le tout en quelques mots : « Je les regarde, je les accompagne, je les laisse exister sur le terrain, former leur personnalité de joueurs en devenir, forger leur tempérament de gagneur. Honnêtement, je dis que les bons joueurs naissent dans la rue. Ils viennent à un club avec un talent certain. Nous prenons les meilleurs d'entre eux, nous les malaxons dans un moule physique et technique, nous leur inculquons les notions tactiques pour jouer utile et les laissons faire. » Les deux techniciens semblent avoir mis leur stratégie de formation sur le terrain. Bien que la rencontre amicale se soit achevée sur un score vierge, on peut affirmer que la Tunisie comme l'Algérie ont chacune une équipe nationale seniors qui monte. Zemramouche, le gardien de but qui a été intraitable tout au long de la partie, a joué comme un véritable professionnel du football. Il a su donner plus d'assises à ses partenaires. Lors des chaudes alertes provoquées par les Tunisiens, ce joueur à la vivacité incommensurable n'a pas une seule fois commis de faute de placement ou de vision dans le jeu. Fort dans la relance, il est déjà mûr pour porter le maillot des grands. Il y a également Haouès, Allali, Yahi, Daâr, Doukha, Koriba, Diff et Asloum, tant de joueurs au physique et à la technique impressionnants. La sélection présentée par Aradj ce vendredi face aux Tunisiens n'est pas révolutionnaire mais, elle est homogène, crédible et capable de dégager à court terme un groupe dont la force sera de jouer et, avec la virtuosité individuelle, de s'imposer collectivement. « Par rapport aux équipes nationales des autres pays de la moitié du continent africain qui ont déjà plusieurs semaines de compétitions officielles dans les jambes, le Maghreb est quelque peu lésé, car c'est la période de vacances. Il est nécessaire de chercher une solution à ce problème comme à celui de la fraude sur l'âge dont certains pays ont la spécialité », a argumenté Aradj à une question sur l'important rendez-vous qui l'attend ce 16 juillet 2004 à Annaba face à la formation nigérienne. C'est une réponse similaire qu'a donnée l'entraîneur tunisien, qui est également à la veille d'une rencontre décisive contre le Burkina Faso le 17 juillet 2004 au stade El Minzah de Tunis. Après leur prestation de Annaba, les 2 équipes juniors tunisienne et algérienne se rencontreront toujours amicalement ce 9 juillet à Tunis. L'équipe nationale algérienne prendra le chemin du retour le lendemain sur Annaba pour un stage bloqué jusqu'à la veille de la rencontre avec le Niger.