Quelque 6000 trafiquants de drogue ont été arrêtés durant 2007 en Algérie, a indiqué hier l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Lors de son intervention durant l'émission « Tahaoulate » de la Chaîne I de la Radio nationale, le directeur général de l'office, Abdelmalek Sayah, a souligné que « les statistiques font état de l'arrestation de 5933 trafiquants de drogue au niveau national, dont des barons de la drogue ». S'agissant du baron de la drogue dit Zandjabil, M. Sayah a indiqué qu'« il a fait l'objet de sanctions en Espagne et en France et que son dossier est actuellement devant la justice algérienne ». Concernant le nombre de toxicomanes en Algérie, l'intervenant a précisé, selon l'APS qui a rapporté l'information, que les établissements hospitaliers ont traité « près de 22 000 personnes » durant les dix dernières années. Certains se sont présentés pour des soins de leur propre gré alors que d'autres y ont été obligés par les services judiciaires, a-t-il ajouté. Ce chiffre demeure « imprécis », car la toxicomanie est toujours considérée comme un sujet tabou, a souligné M. Sayah, avant d'ajouter que beaucoup de parents ignorent que leurs enfants s'adonnent à la drogue. M. Sayah a tenu à rappeler que « tous les indicateurs révèlent que ce phénomène prend de l'ampleur, notamment en milieu des jeunes, dont l'âge varie entre 16 et 35 ans, ainsi qu'en milieu scolaire ». Les garçons sont les plus grands consommateurs de drogue en Algérie, a indiqué le responsable, ajoutant que les filles représentent 4% à 5% du nombre global. Bien que le cannabis constitue la substance la plus répandue et consommée en Algérie, il n'est pas exclu que les barons de la drogue se tournent vers la cocaïne et l'héroïne pour des raisons lucratives, a estimé l'intervenant. « Le prix d'un kilogramme de cocaïne dépasse les 12 000 DA », a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Sayah a mis en garde contre « le risque de voir l'Algérie, jusque-là pays de transit, devenir un pays producteur de drogue », et ce, en raison des difficultés que rencontrent les trafiquants pour faire passer cette substance du Maroc (plus grand producteur) vers l'Algérie, outre le problème de coût.