Il semblerait que des produits qui s'écoulent mal soient fourgués en parallèle avec des produits très demandés, tels les médicaments prescrits aux malades chroniques. Depuis près de trois mois, l'insuline de fabrication locale ou d'importation est en rupture de stock à travers la wilaya de Guelma. Les pharmaciens ont souvent recours à la débrouillardise pour satisfaire la demande des insulinodépendants. Comptant 1 300 adhérents nécessiteux, l'association des diabétiques de la wilaya de Guelma tire la sonnette d'alarme. En effet, de grosses perturbations dans la distribution d'insuline par les grossistes en produits pharmaceutiques au niveau des officines de la ville provoquent moult désagréments tant pour les pharmaciens que pour les insulinodépendants. L'Actrapid et Mixtar, fabriqués par Novo Nordisk ou Insudal par Saïdal, à titre d'exemple, sont des produits très recherchés, c'est ce que nous confirment plusieurs pharmaciens du secteur privé et ceux d'officines Endimed (Entreprise nationale de distribution détail de médicaments). « Nous avons recours à la débrouillardise ! » nous avouera une pharmacienne du privé. Et d'ajouter : « Pour honorer les ordonnances de nos clients, nous sommes contraint de nous procurer l'insuline et autres produits, notamment pour l'hypertension artérielle, chez des confrères installés dans des villages, voire même dans les wilayas limitrophes, particulièrement à Annaba ». D'autre part, le président de l'association des diabétiques de la wilaya de Guelma nous confirme la situation critique dans laquelle vivent les adhérents, dont la plupart sont des commerçants ruraux des régions de Oued Zenati et Bouchegouf, lesquels ont été contraints de baisser le rideau par manque de moyens financiers face à une conjoncture qui allait en se dégradant. A ce sujet, notre interlocuteur déclare : « Effectivement, il y a des perturbations ; nous les avons ressenties ces trois derniers mois. Notre frigidaire est vide ; les généreux donateurs, qui sont eux même des malades adhérents, ont évoqué ce problème ». Et de poursuivre : « La wilaya de Guelma compte 15 000 diabétiques et, probablement, autant pour ceux et celles qui ignorent encore qu'ils sont atteints de cette maladie ». Quant aux raisons de cette rupture, les avis des pharmaciens et professionnels du secteur sont multiples : certains parlent de vente concomitante de la part des grossistes. En clair, des produits qui s'écoulent mal sont fourgués en parallèle avec des produits très demandés, tels les médicaments prescrits aux malades chroniques. D'autres, par contre, avancent que le produit est instable en été à cause du non-respect de la chaîne du froid en amont, et pendant la distribution les incitant à réduire leurs quotas d'achat. Mais, la plupart sont formels : les laboratoires pharmaceutiques, à travers leurs délégués médicaux, influent directement sur la décision du médecin dans sa prescription, en oubliant quelques fois que les produits sont en rupture de stock.