Des contraintes matérielles insurmontables sont à l'origine de cette programmation du 22 au 29 juin, une semaine avant les vacances, de la 41e édition du festival du théâtre amateur. En effet, c'est demain que le coup d'envoi sera donné par un spectacle d'ouverture qui sera suivi par la présentation de Tartuffe de la troupe Nadi El Fiîl Etthakafi de Sidi Bel Abbès. Elles seront pas moins de 12 troupes à se relayer quotidiennement sur les planches de la maison de la culture. Selon Ghali Laakeb, le responsable de la communication, la sélection aura été très rude pour départager les 62 troupes qui avaient manifesté leur intérêt. On note, de prime abord, que des associations qui avaient pendant longtemps déserté les planches mostaganémoises, au grand désappointement des admirateurs du 4e art, sont de retour. Gageons que des spectacles de grande facture seront au rendez-vous, notamment avec des troupes chevronnées, à l'instar de Mahfoud Touahri de Miliana qui interprètera Antigone de Sophocle. Il y aura également la troupe Kateb Yacine de Sidi Bel Abbès qui jouera Redlou… Ham, ainsi que le Mouvement théâtral de Koléa dont le retour sur la scène mostaganémoise était très attendu. Alors que la Kabylie et l'Algérois seront représentés par pas moins de 4 troupes - « Tachmilt » de Tizi Ouzou, « Sarkha Souda » de Boumerdès, « Achbel » de Aïn Bénian, « Mesrah El Jadid » des Issers et « Le Mouvement théâtral » de Koléa-, le sud du pays n'est pas en reste avec, pour la seconde fois, une troupe d'Adrar. Dans sa version « off », le festival aura davantage élargi son panel avec des troupes de Tamanrasset, de Médéa, de Chlef, de Boudouaou, de Tlemcen et d'Oran. Incontestablement, c'est la région est du pays qui n'est représentée que par une troupe, venue de Bordj Bou Arréridj. Il s'agit de l'association « TEJ » qui participera avec la pièce El Harraga. Cette sous-représentation de la région, reflète probablement un désamour vis-à-vis de l'activité théâtrale ; elle pourrait également cacher quelques dissensions avec le festival de Mostaganem. Car Constantine, Guelma, Batna ou Skikda ont de tout temps été des cités où le 4e art a toujours fait partie du décor. Des troupes prestigieuses y ont fait les beaux jours du théâtre tant amateur que professionnel. Toutefois, les organisateurs auront eu la main heureuse en invitant la troupe « Ibdaa » d'Oran à venir offrir un spectacle qui attirera sans doute un grand public, au centre de loisirs de Salamandre où elle donnera un unique spectacle. Après une tournée internationale triomphale, la lauréate de la dernière édition du festival de Mostaganem, reviendra sur scène avec sa dernière création. Quelques retouches dans la programmation sont à inscrire dans les nouveautés de cette édition. La première concerne la durée des séjours, notamment pour les troupes invitées qui ne pourront pas voir tous les spectacles. En effet, pour des raisons inconnues, celles programmées au début de la manifestation devront céder la place à mi-parcours. Dommage pour les artistes amateurs de Tamanrasset qui, après un éprouvant voyage et le premier contact avec le festival, devront faire leurs bagages. Alors qu'ils sont invités pour la première fois, n'aurait-il pas été plus indiqué de les retenir pour toute la durée du festival afin qu'ils s'imprègnent d'avantage de l'ambiance festive ? Ce n'est que de cette façon que leur séjour au bord de l'eau leur serait davantage profitable. Un hommage particulier sera rendu à la troupe théâtrale du FLN durant la guerre de libération. Les festivaliers, qui auront droit également à une troupe tunisienne qui conclura par une pièce intitulée Raghla, pourront se faire une idée de la grande faille qui s'installe entre le théâtre algérien et son voisin de Tunisie.