La directrice de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), Mme Fatima Seddaoui, a indiqué que 86 000 micro-entreprises ont été créées, au 31 mars 2008, au niveau national, depuis le lancement de cette formule il y a de cela dix ans. Un chiffre qui semble satisfaire la première responsable de l'Ansej, d'autant que, a-t-elle précisé, le taux d'échec est actuellement estimé à environ 20% seulement, alors qu'il serait de l'ordre de 45%, voire plus à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Par ailleurs, bien qu'elle avoue ne pas disposer de « dossiers en souffrance », Mme Seddaoui reconnaît néanmoins l'existence de cas de fausses déclarations de la part de jeunes postulants aux crédits bancaires, mais sans pour autant avancer un chiffre. La directrice de l'Ansej s'exprimait ainsi à l'ouverture du premier salon régional de la micro-entreprise et de l'emploi qui regroupe, du 19 au 23 juin, 140 micro-entreprises issues des dispositifs Ansej et Cnac au niveau du site de l'ex-Enaditex de Constantine. De son côté, le directeur des prestations de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), M. Zaânoun, a souligné que depuis le lancement en 2004 du dispositif destiné aux chômeurs âgés entre 35 et 50 ans, 53 000 dossiers ont été réceptionnés à l'échelle nationale au niveau des différentes agences, alors que 35 000 ont été examinés par la commission de validation des demandes, laquelle a transféré 22 000 dossiers aux institutions bancaires. Mais en définitive, 11 000 postulants ont bénéficié d'accords de crédits bancaires. Selon notre interlocuteur, le fait que certains prétendants à cette formule ne disposent pas de qualifications constitue un handicap de taille quand il s'agit de transférer les dossiers au niveau des banques. Il a également évoqué le cas de la non-maturation des dossiers présentés auprès des agences de la Cnac, ainsi que le désistement de dernière minute de certains candidats, bien qu'ils aient accompli toutes les démarches administratives et bancaires. En somme, le salon régional de la micro-entreprise et de l'emploi, le premier du genre, participe à cette démarche de vulgarisation des agences et caisses qui servent d'instruments d'accompagnement et d'insertion des jeunes et moins jeunes dans le monde du travail. Salon qui vise également, en tablant sur la réussite des entreprises exposantes, à susciter l'intérêt des populations ciblées et à favoriser l'échange entre les exposants afin de renforcer la coordination entre les différents intervenants relevant du secteur du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Il est essentiel de préciser, en outre, que le ministère de tutelle s'est assigné comme objectif la réduction du taux de chômage à moins de 10% à l'horizon 2009-2010, et à moins de 9% durant la période 2011-2013. Pour ce faire, l'Ansej, qui s'adresse aux jeunes promoteurs de 19 à 35 ans, et la Cnac, ciblant les chômeurs âgés de 35 à 50 ans désireux de créer une micro-entreprise, sont appelées, notamment, à décentraliser davantage les décisions d'octroi des aides de l'Etat et orienter la micro-entreprise vers des métiers porteurs, tels que la gestion et la maintenance du patrimoine immobilier, ainsi que le tourisme. Pour y parvenir, la formation des personnels spécialisés de l'Ansej et de la Cnac, en matière d'accompagnement des promoteurs à toutes les phases du projet, est préconisée. Bien évidemment, tout cela ne peut aboutir aux résultats escomptés sans une réelle contribution des banques. Mais cela reste le nœud gordien de ce processus prometteur…