Lacune n «Le secteur de la formation professionnelle est aujourd'hui inadapté aux exigences de la demande du marché national de l'emploi en matière de main-d'œuvre qualifiée… Il faut absolument la mise en place d'une stratégie nationale pour y remédier». C'est le constat partagé par l'ensemble des ministres et représentants des différents secteurs d'activité présents hier à la première journée des assises nationales de la formation professionnelle, organisées à Club-de-Pins et qui se poursuivront jusqu'à demain mardi. Abdelhamid Temmar, Rachid Benaissa, Nourredine Moussa, Rachid Boukerzaza… ont tous été unanimes à déplorer «l'anarchie» actuelle, appelant à une correction urgente du secteur. Bien que ce constat ait été établi depuis quelques années déjà, le staff gouvernemental est, semble-t-il, plus que jamais déterminé à en finir avec cette situation dans les plus brefs délais afin de permettre à ce secteur d'accompagner la cadence accélérée du programme de soutien à la croissance économique initié par le président de la République. Le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, a souligné, lors de son allocution d'ouverture des assises, la nécessité «d'agir sur l'ensemble des facteurs qui concourent à l'acte de formation et en particulier, le volet pédagogique». Le travail à mener dans ce cadre doit porter, a-t-il dit, sur l'adaptation et la mise à jour des programmes et des méthodes de formation, le renforcement des établissements de formation professionnelle en documentation technique et pédagogique. Tout en affirmant que le gouvernement est conscient que la réforme de notre système national de formation professionnelle n'est pas chose aisée, l'orateur a estimé que «l'expérience des autres pays qui nous ont précédés dans cette entreprise, doit nous inspirer et nous aider dans le choix des options à retenir». Dans ce cadre, il a émis le souhait de voir l'Algérie dotée d'une école des arts et métiers, qui sera «l'expression de notre volonté de promouvoir les métiers, mais également de notre conviction qu'une école de ce type apportera une contribution essentielle à l'essor économique de notre pays». La loi d'orientation sur la formation et l'enseignement professionnels «viendra consolider, à coup sûr, tous ces dispositifs en leur donnant une assise juridique leur permettant d'assurer le succès de la réforme en cours, a-t-il conclu. Pour sa part, El-Hadi Khaldi, premier responsable du secteur, a mis l'accent sur l'importance des assises qui «visent à consolider et à mettre la formation professionnelle sur le bon chemin». Les recommandations qui mettront en avant la stratégie nationale du système de formation, «seront débattues dans le cadre d'un atelier spécial lors de la prochaine rencontre gouvernement -walis, en vue de leur examen et enrichissement», a-t-il précisé. Le projet de la loi d'orientation du secteur comporte, a-t-il dit, 36 articles dont un sur la création de l'Observatoire national de la formation professionnelle en tant qu'instrument de contrôle et de réglementation de la politique de formation, ajoutant que la prochaine rentrée professionnelle (septembre 2007) sera marquée par la mise en application de toutes les «corrections» apportée au secteur. Ansej Du nouveau l Le financement des jeunes promoteurs dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) est désormais subordonné à une formation préalable sur la gestion, a indiqué, Fatma Seddaoui, directrice générale de l'Ansej, en marge des assises nationales de la formation professionnelle, ajoutant que l'objectif de cette mesure est d'assurer la pérennité des micro-entreprises. L'Ansej lancera prochainement un programme de formation au profit de ces jeunes promoteurs qui sera financé par le Fonds de soutien de l'Ansej. Des universitaires et des professionnels auront à encadrer cette formation, rentrant dans le cadre du «renforcement du programme de suivi et d'accompagnement des jeunes promoteurs dans la réalisation de leurs micro-entreprises» ,a encore souligné Mme Seddaoui. L'Ansej prévoit également de lancer un programme de formation au profit de ses cadres et chargés d'études au niveau local afin de redynamiser l'agence et lui donner un nouvel élan, a-t-elle ajouté.