La directrice générale de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), Mme Fatma Charef-Seddaoui, a évoqué, hier, la politique de “déconcentration” entamée depuis une année par l'agence, et qui a déjà commencé à donner ses fruits. Interrogée en marge du Salon de l'emploi Salem-2009, qui se tient à la Safex d'Alger et qui se poursuit jusqu'à demain, la directrice de l'Ansej a beaucoup insisté sur le fait que les dossiers relatifs à la création de microentreprises au niveau des wilayas du pays “ne montent plus à Alger”, après la mise en place d'un nouveau dispositif de traitement des demandes. Il s'agit de la constitution de commissions locales d'étude et de financement (de wilaya), à savoir les fameuses Clef, dont les membres ne sont autres que les représentants de l'administration, des banques, des associations de jeunes, désormais habilités à se prononcer sur l'éligibilité ou non des dossiers présentés. Ils peuvent faire appel dans le cadre de ce travail à “toute personne morale ou physique qui peut éclairer la commission par rapport à tel ou tel sujet”, note Mme Seddaoui qui indique que la commission se prononce séance tenante sur les dossiers qui lui sont soumis par l'Ansej. C'est en effet l'agence, à travers ses démembrements locaux, qui accompagne le jeune promoteur dans la préparation de son dossier, car c'est lui-même qui se chargera de défendre son dossier et de convaincre les membres de la commission de la viabilité de son projet. Le demandeur est donc soumis à une sorte d'examen pour constater son niveau de préparation pour concrétiser son projet. Mais la démarche tend également, selon la directrice de l'Ansej, “à éviter les prête-noms” qui peuvent se trouver dans la masse des demandeurs. L'instauration de ces commissions locales entre donc dans le cadre de cette politique de décentralisation menée par l'Ansej, qui ne compte pas en rester là puisque, d'après Mme Seddaoui, son agence “va aller jusque dans les daïras” pour être proche des jeunes. “Un jeune d'Azazga ou de Aïn El-Hammam ne sera plus contraint d'aller jusqu'à l'agence de Tizi Ouzou pour s'informer sur le dispositif ou pour déposer son dossier”, explique-t-elle, indiquant que l'agence cherche actuellement des locaux dans les daïras pour se “rapprocher” des demandeurs. Pour cela, précise notre interlocutrice, “nous sommes en contact avec les walis qui nous aident à régler ce type de problème”. Interrogée sur les moyens dont dispose l'Ansej pour mener une telle politique, Mme Seddaoui a tenu à saluer les décisions prises dans ce sens par “le Premier ministre et appliquées par la tutelle avec l'aide des wilayas”. “Vous savez pour les locaux, on n'a pas besoin d'une infrastructure énorme pour faire notre travail”, précise-t-elle. Abordant le volet relatif aux difficultés que rencontrent les microentreprises dans l'accès aux marchés, Mme Seddaoui a affirmé que des contacts sont menés avec les walis pour aider les jeunes entreprises à avoir des marchés. Ce combat est aussi celui de l'Association nationale des microentreprises Ansej, qui revendique l'octroi d'un pourcentage des marchés locaux aux jeunes entreprises. C'est ce que nous a indiqué hier Bentia Benadda, promoteur de Relizane et l'un des membres de cette association qui ambitionne de constituer une fédération ou une coordination nationale des microentreprises nées du dispositif Ansej. Le but ? “Défendre les microentreprises face aux obstacles qui se posent à elles, à l'exemple du problème de l'accès aux marchés, celui des impôts…”, répond-il, affirmant se posant comme une force de proposition pour venir à bout de ces difficultés qui menacent beaucoup de ces entreprises dans leur survie. Le Salon de l'emploi s'est poursuivi hier. Au menu, des conférences, des cérémonies de signatures de conventions et de l'animation offerte au nombreux public qui s'est déplacé à la Safex. H. SaIdani