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Pr Arezki Mohamed :Président de la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC) « Nous recevons près de 2000 AVC par an au niveau des urgences de neurologie du CHU de Blida »
Un réseau de soins pour les urgences neurovasculaires au CHU de Blida, où vous êtes chef de service, vient d'être installé. Qu'en est-il de cette première expérience ? Oui, c'est nouveau à Blida. Il faut dire que c'est une première en Algérie et au Maghreb. C'est effectivement une expérience nouvelle pour nous et passionnante en même temps. Cette opération existe dans les pays européens et aux USA depuis quelques années déjà. Vous savez, les AVC sont fréquents et graves. Nous recevons près de 2000 AVC par an au niveau des urgences de neurologie du CHU de Blida. Si on pouvait recevoir un infarctus cérébral moins de 3 h après l'accident, cela peut nous permettre de proposer aux patients la thrombolyse cérébrale et ainsi, leur permettre de récupérer entièrement de leur handicap. Mais pour recevoir et diagnostiquer un AVC (scanner y compris) en moins de 3 heures, il faut mettre en place un réseau de soins d'urgences performant en plus de la campagne de sensibilisation de la population par les medias. C'est ainsi que nous avons mis en place ce réseau en collaboration avec le SAMU, la Protection civile et, bien évidement, Algérie Télécom ; cela s'est fait avec l'aide du premier responsable de la wilaya, que nous remercions à cette occasion. La mise en place de ce réseau avec l'installation d'une ligne téléphonique SOS AVC nous permettront de recevoir le maximum de patients en moins de 3 h, et va énormément nous aider. Cette expérience-pilote au niveau du service de neurologie de Blida va s'élargir à Constantine, Sidi Bel Abbès,Tlemcen, Oran et Tizi Ouzou dans un proche avenir. Pour Alger, cela sera beaucoup plus difficile, en raison des contraintes posées par la circulation et les embouteillages. Quelle est la prévalence des AVC en Algérie ? Le nombre d'AVC augmente de plus en plus, et ceci est lié à plusieurs facteurs. Nous enregistrons 60 000 nouveaux cas par an en Algérie, dont environ 20 000 décèdent. C'est quatre à cinq fois le nombre des décès enregistrés dans les accidents de la circulation routière. Les maladies neurologiques sont aussi de plus en plus importantes en Algérie, telles que les maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Qu'en est-il ? Effectivement, il y a lieu de signaler que ces maladies sont fréquentes, aussi bien en Algérie que partout dans le monde. Pour ce qui est de l'Alzheimer, on estime chez nous à 100 000 le nombre de cas. Par contre, la prise en charge mérite d'être améliorée en multipliant les consultations mémoire, et aussi en formant les praticiens (généralistes ou spécialistes) afin qu'ils puissent poser un diagnostic plus précocement et prendre en charge la maladie rapidement pour tenter de freiner son évolution. Il est aussi important de multiplier les structures d'accueil de jour et de développer la formation des aidants (parents ou proches), qui auront à prendre en charge ces patients à domicile. Le mouvement associatif peut apporter un plus dans ce domaine, c'est un peu l'objectif visé par nos journées.Vous présidez également la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC). Quelles sont vos prochaines activités ? Outre les 8es journées nationales de neurologie que nous avons organisées les 18 et 19 juin à Tipaza (Corne d'or), dont les thèmes principaux sont les AVC et la maladie d'Alzheimer pour lesquels des recommandations ont été adoptées, nous allons nous préparer le 4e congrès maghrébin de neurologie qui se déroulera en principe en Algérie, à Oran, au mois de novembre prochain. Toutes les informations relatives à cette manifestation scientifique d'envergure maghrébine seront communiquées après leur adoption par le bureau exécutif.