Promesse phare du programme présidentiel, la réalisation de un million de logements pour lesquels une bagatelle de l'ordre de 20 milliards USD a été consacrée se fera-t-elle dans les délais fixés initialement ? Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, n'en doute pas. Il affiche, plutôt, une sérénité à toute épreuve. « Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre notre objectif », estime-t-il lors de son passage matinal, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Jusque-là, environ 44% du programme de réalisation ont été exécutés et livrés vers la fin mars dernier, affirme-t-il, en soutenant que le reste est en cours de construction. En outre, il a ajouté que 2% dudit programme seront lancés au dernier trimestre de l'année en cours. Alors que le ministère de l'Habitat n'a pu réaliser que 44% du programme en question en quatre ans, il serait étonnant de voir comment pourrait-il « se débrouiller » pour achever la réalisation des 52% restants en moins d'une année. Etrange ! Fixée pour avril 2009, la date butoir est à quelques encablures. Les citoyens sont sceptiques. Noureddine Moussa, lui, laisse entendre que sa mission n'a rien d'une gageure. « Il nous appartient d'accélérer la cadence des réalisations et de mettre dans de bonnes conditions les entreprises pour arriver à notre but », suggère-t-il. L'invité de la radio est allé jusqu'à s'attribuer, à demi-mots, des circonstances atténuantes sur les retards constatés ça et là. « Les étapes préalables consacrées à la mise en place des cadres juridiques et législatifs, la passation des marchés publics, le choix des entreprises et des sites d'implantation des projets sont souvent trop longues que la réalisation elle-même », argue-t-il . Par ailleurs, le ministre a reconnu, sans détour, les défaillances des pouvoirs publics dans l'entretien et l'exploitation du vieux bâti. « Nous avons trop laissé de côté cette question d'exploitation de nos immeubles. C'est le manque d'entretien qui rend une bâtisse vulnérable », commente-t-il. La Casbah d'Alger, haut lieu de mémoire, constitue un exemple parfait d'un bâti en déliquescence. Pour parer au plus pressé, une enveloppe financière de 900 millions de dinars sera consacrée à la réhabilitation du vieux bâti. Selon le ministre, une opération de diagnostic dans quatre wilayas du pays a été lancée pour tenter de trouver des solutions spécifiques pour chaque cas. Il note que la réhabilitation du vieux bâti ne saurait se passer d'une expertise et de moyens financiers. Région vulnérable, le nord de l'Algérie est soumis à une activité sismique qui risque de donner le coup de grâce pour ce qui reste des vieilles bâtisses. L'Algérie, qui dispose de 6,4 millions de logements, compte 553 000 unités précaires, soit 8% du parc national, selon les chiffres officiels.