Après la spéculation effrénée sur les prix des fruits et légumes et la vaisselle, celle des effets vestimentaires est entamée. En l'absence de contrôles rigoureux de la direction du commerce, les vendeurs de vêtements s'en donnent à cœur joie « détroussant » les chefs de famille. Des prix à donner le vertige aux bourses modestes, à faire fléchir les revenus moyens et à faire fuir les couches aisées. La qualité des vêtements et chaussures proposés n'est presque jamais en rapport avec le prix exigé. A ce jeu, les magasins, à proximité du marché populaire El Hattab ou ceux longeant le Cours de la Révolution, agissent en maîtres des lieux, faisant fi des lois régissant le commerce, notamment celles relatives à l'affichage des prix, et surtout à l'étiquetage. Le client annabi est souvent « mené en bateau » lorsqu'il demande l'origine du produit proposé à la vente. Cet état de fait est très courant dans le prêt-à-porter, la lunetterie et les cosmétiques, dont la qualité est plus que douteuse et les prix défiant toute concurrence, appliqués par ces commerçants. Les parfums demeurent les produits-phares de ces vendeurs peu scrupuleux, qui recourent à moult manœuvres pour convaincre leurs clients sur l'origine « européenne » de ces produits, alors qu'ils sont issus du très florissant marché de la contrefaçon, tout simplement fabriqués dans des ateliers clandestins en Chine, en Inde et même au Bangladesh. Face à cette situation, dont les répercussions sur la santé humaine ne sont plus à démontrer, les associations pour la protection du consommateur ont un important rôle à jouer en matière de sensibilisation, d'autant que la direction régionale du commerce de Annaba a mis en place un service spécial dont la mission exclusive est la prise en charge et le suivi des doléances émanant des consommateurs.