Les travaux de la conférence ministérielle sur la recherche pour la santé dans la région africaine ont débuté, hier à Alger, avec la participation de 500 délégués africains, dont des ministres de la Santé, de l'Education et des experts. « Réduire le déficit de connaissances pour améliorer la santé en Afrique » est le thème retenu pour cette rencontre qui sera sanctionnée par un document portant « La voix africaine commune » qui sera lu au forum mondial de Bamako portant sur le même thème en novembre prochain. Cette rencontre organisée sous l'égide de l'OMS a aussi pour objectif de mettre en évidence les approches novatrices et certains exemples de réussite en matière de renforcement des capacités pour la recherche, l'information et la gestion des connaissances dans la région africaine de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Comme il est question de renforcer l'usage des données factuelles dans l'élaboration des politiques et la prise de décision. Il est également prévu l'annonce, à l'issue de cette réunion, de la création d'un observatoire africain de la recherche dans le domaine de la santé. L'amélioration de la situation sanitaire des populations africaines passe par la réduction du déficit de connaissances, a déclaré le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, le Dr Luis G. Sambo, à l'ouverture hier de cette manifestation qui se déroule jusqu'au 26 du mois en cours au Palais des nations au Club des pins. Pour lui, la solution pour préserver les acquis en matière de santé et de développement passera par un engagement à long terme en faveur de la recherche en santé. « Les nations africaines doivent œuvrer de concert pour fournir un leadership en santé, d'information et de connaissance », a-t-il déclaré, en estimant qu'il revient aux Etats membres de créer des mécanismes à même de traduire les résultats des recherches. Il regrette que les investissements en Afrique dans le domaine de la recherche soient « très limités », ajoutant que les objectifs de la conférence d'Alger est d'analyser la situation des systèmes nationaux de recherche dans le domaine de la santé des pays africains. « Il faut identifier les contraintes majeures pour formuler des stratégies novatrices en vue de renforcer les activités de recherche », a-t-il plaidé. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a pour sa part annoncé que l'Algérie a adopté récemment une nouvelle loi d'orientation et de programmation dédiée à la recherche scientifique et au développement technologique pour la période 2008-2012, dont le budget global consacré dans le cadre de cette loi touchant tous les domaines de la recherche, dont la santé, est de l'ordre de 1,3 milliard de dollars. « Ces bonnes pratiques devraient être généralisées aux autres pays en Afrique », car, a-t-il souligné, « les rapports sur la santé dans le continent dénotent des disparités criardes entre les pays d'Afrique ». Le ministre de la Santé a estimé que les travaux de cette conférence sont d'une « extrême importance » puisqu'ils se pencheront, a-t-il dit, sur les solutions à suggérer pour le sauvetage des peuples des maladies des fléaux du sida, de la tuberculose, de la malaria et d'autres maladies rares et multiples.