La société anglaise Lloyd's, leader mondial dans le classement des navires, compte revenir en Algérie après plus de 15 ans d'éclipse. Elle aura son bureau de liaison à Alger et couvrira l'Afrique du Nord, notamment la Tunisie et le Maroc. « Notre bureau ouvrira incessamment ses portes. Il ne reste qu'à régler quelques formalités administratives », annonce son vice-président de la région Moyen-Orient et Afrique, John Curley, qui se trouve en Algérie depuis quelques jours accompagné de Salah Boudemala, chargé de la formation maritime à Lloyd's. La société de classification est une organisation qui établit des standards techniques aux projets, à la construction et à l'inspection relative à la marine. La raison du come-back ? Le secteur maritime algérien connaît, souligne M. Curley, un véritable boom. « Le volume du transport et des échanges maritimes triplera dans les 12 prochaines années (…). Nous voulons inculquer une culture british aux compagnies maritimes algériennes », dira-t-il. Le séjour des responsables de ladite société dans notre pays est jugé satisfaisant. La moisson aussi ! « Après moult contacts avec nos partenaires, nous avons eu un écho favorable à nos attentes », estime M. Curley. Il affirme son intention de mettre le paquet pour améliorer la formation du personnel maritime en Algérie. « Nous avons pris l'engagement d'assister la marine nationale », indique-t-il. Interrogé sur le montant de son investissement, M. Curley, dont le secret du chiffre reste bien gardé, soutient que Lloyd's accorde un intérêt énorme aux ressources humaines et à la formation. « Nous ramenons avec nous de la compétence », résume-t-il. Pour étayer son argumentaire, il estime que près de 100 millions de dollars, soit 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise, sont consacrés exclusivement à la formation. Mieux encore, ce haut responsable note que Lloyd's dispose d'un fonds spécial destiné à la formation dans certaines académies maritimes dans le monde. L'expérience et la fiabilité des offres de services de Lloyd's ne se discutent pas, selon son vice-président. Forte de ses 250 années d'existence (création en 1760), cette société de classification est présente dans au moins 120 pays. Elle dispose de 6000 experts maritimes, dont 300 travaillent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et 331 opèrent en Chine. Outre le transport maritime, cette même société travaille aussi dans la certification qui consiste à vérifier la conformité des navires aux règlements nationaux et internationaux, notamment le label ISO 14001. En Algérie, Lloyd's dispose de plusieurs partenaires, dont la compagnie de navigation maritime (Cnan) qui reste son principal client. Nostalgique, M. Curley rappelle que Methane Prince, premier navire transporteur de gaz entre l'Algérie et la Grande-Bretagne, a été classé par Lloyd's en 1963. Les responsables de cette société basée en Angleterre ont exprimé par ailleurs leurs craintes liées particulièrement aux problèmes de transfert de fonds, de la cherté de l'immobilier et de la complication du système des assurances. « Je crois que le gouvernement devrait penser à améliorer le climat des affaires. A Dubaï, par exemple, il n'existe pas de taxes », précise M. Boudemala. Il est à souligner que Lloyd's fait partie de l'Association internationale des sociétés de classification (IACS) qui compte 10 sociétés. L'IACS veille sur la qualité de prestations des sociétés maritimes et travaille sur l'uniformisation de leurs règles et règlements. Environ 50% des commandes dans le monde sont honorés par Lloyd's.