La paisible station balnéaire des Aftis, dans la commune d'El Aouana (28 km à l'ouest de Jijel), a été secouée jeudi dernier en fin de matinée par une effroyable embuscade tendue par un groupe terroriste du GSPC contre deux véhicules de la gendarmerie. Le bilan est lourd. Trois gendarmes et un garde communal tués sur le coup, alors que deux autres gendarmes et un garde communal ont été blessés. Si un des gendarmes blessés a pu quitter l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia de Jijel dans l'après-midi de jeudi, après avoir reçu les soins nécessaires, les deux autres blessés sont toujours hospitalisés. Un de ces deux derniers était même sur la table d'opération durant la matinée d'hier. Cet attentat, qui a énormément choqué la population, serait, selon les informations que nous avons rassemblées, l'œuvre d'un groupe d'une trentaine de terroristes qui avaient été repérés en fin de journée de mercredi par les éléments de l'ANP stationnés à Kheracha, à quelques encablures au sud-est des Aftis. Ce groupe, qui se terre dans la forêt de Guerrouche, avait subi des tirs des militaires. Visiblement bien préparé, cet attentat a concerné, outre le convoi de la gendarmerie, un poste de la garde communale à l'entrée est des Aftis et une sortie sur la route des terroristes au niveau de l'embranchement qui mène vers Kheracha, quelques centaines de mètres plus loin. Pour s'assurer un repli et éviter l'arrivée des renforts, les terroristes se sont scindés en trois groupes. Le premier a attaqué les véhicules de la gendarmerie qui étaient de passage entre les deux points maîtrisés par les terroristes, tuant sur le coup trois gendarmes et blessant deux autres. Le second s'est tourné vers le poste de la garde communale après la sortie des éléments de cette dernière sur la terrasse pour voir ce qui se passait. Un garde communal sera tué alors qu'un autre sera grièvement blessé. Quant au troisième groupe, stationné près de la route menant à Kheracha à partir de la RN43, il a repoussé les gardes communaux arrivant du détachement se trouvant au centre de la localité des Aftis. Ayant visiblement opéré à leur aise, les terroristes sont même descendus jusqu'à la RN43 pour récupérer quatre kalachnikovs, dix chargeurs et deux postes radio de la gendarmerie. Cet énième attentat dans la partie ouest de la wilaya de Jijel sonne comme un ultime avertissement aux forces de sécurité après les deux sorties terroristes de mars dernier. On rappellera que le 5 mars, trois agents de sécurité de l'entreprise de gardiennage avaient été assassinés à Tizrarane, dans la commune de Ziama Mansouriah, non loin de l'entrée ouest du nouveau tunnel de Dar El Oued (grottes merveilleuses). Le 16 mars, c'était un attentat à la bombe qui avait ciblé un convoi militaire à Harouda, au sud d'El Aouana, faisant deux morts et dix-sept blessés. L'attentat coïncidait avec la visite du général-major Ahcène Tafer dans cette région d'El Aouana. Après l'attentat du 16 mars, nous prévenions dans notre édition du 18 mars que cette sortie terroriste sonne indubitablement comme un sérieux avertissement. Une énergique riposte des forces de sécurité dans cette région ne devrait plus se faire attendre d'autant qu'on est déjà à l'orée du grand rush des estivants de l'intérieur du pays vers la région.