L'attentat a eu lieu jeudi matin entre 6h et 8h30, dans la commune de Chekfa, à 35 kilomètres à l'est de Jijel. Deux militaires ont été tués et deux autres grièvement blessés dans un double attentat perpétré, jeudi, entre 6h et 8h et demie du matin, dans la commune de Chekfa, à 35 kilomètres à l'est de Jijel, selon des sources sécuritaires et médicales. Les terroristes, appartenant à la branche d'Al-Qaïda au pays du Maghreb, activant dans les monts de Seddat, ont, en premier lieu, pris pour cible un poste d'observation (PO) installé au lieu-dit Laghbar. Un militaire a été grièvement blessé dans l'explosion d'une bombe artisanale. Alors que les soldats arrivaient en renfort sur les lieux de la première déflagration, les terroristes, tapis dans l'ombre, ont actionné à distance une deuxième bombe qui a coûté la vie à deux militaires, dont le commandant du secteur militaire opérationnel de Jijel. En effet, une première bombe enfouie sous terre a explosé non loin du poste d'observation, faisant un blessé grave. Deux heures plus tard, soit aux environs de 8h30, une deuxième bombe actionnée à distance par des terroristes explosera au passage d'un convoi de renfort qui arrivait sur les lieux de l'attentat. Installé depuis le mois de juillet à la tête du secteur de Jijel, le commandant Abdelkader Yamani, officier supérieur connu pour sa longue expérience dans la lutte antiterroriste, ainsi que son chauffeur seront tués sur le coup. Un officier des transmissions qui se trouvait également à bord du véhicule sera grièvement blessé et amputé de la jambe lors de son admission à l'hôpital militaire de Didouche-Mourad de Constantine. Selon des sources généralement bien informées, les terroristes bénéficieraient d'un important réseau de soutien logistique, ce qui expliquerait la facilité avec laquelle ils ont pu, à 24 heures d'intervalle, perpétrer deux attentats, faisant au total deux militaires tués et trois blessés dont un garde communal. Tout laisse croire que cet attentat est l''œuvre du même groupe à l'origine de l'attentat perpétré le 26 juin dernier dans la région des Aftis, qui a coûté la vie à 3 gendarmes et à un GLD. On retrouve le même mode opératoire utilisé dans trois attentats commis dans la région. Cette recrudescence des actes terroristes viendrait en réponse, selon des sources locales, aux différentes rumeurs faisant état d'une imminente reddition massive de membres du GSPC affiliés à Al-Qaïda qui activent, notamment dans les maquis de Seddat et Zen. Dès le premier attentat de jeudi matin, les forces de sécurité se sont immédiatement déployées sur les lieux, bouclant hermétiquement le périmètre, avant d'entamer une vaste opération de ratissage à la poursuite des terroristes. En effet, connue pour être un des derniers fiefs activistes islamistes, la région de Jijel vit, depuis le mois de mars dernier, au rythme des attentats perpétrés, essentiellement contre les membres des services de sécurité. Le 15 mars dernier, un important convoi militaire a été pris pour cible dans une région située à 3 kilomètres de la commune d'El-Aouana. Bilan : 2 morts et 17 blessés. Les terroristes avaient placé, dans un premier temps, des mines le long de la route. Ces dernières explosèrent lors du passage d'un convoi militaire, ralentissant ainsi la progression de la file. Dans un deuxième temps, des éléments armés postés au moins d'un côté de la chaussée criblèrent de balles la patrouille avant de battre en retraite vers les monts boisés d'El-Aouana. Quelques jours avant, soit le 2 mars, des terroristes appartenant à Al-Qaïda au pays du Maghreb avaient pris, cette fois-ci, pour cible des ex-GLD, reconvertis en agents de sécurité de l'entreprise de gardiennage Spass, chargée de la protection des chantiers de Kahrif. Cette dernière s'occupait d'un projet d'installation de lignes électriques à haute tension reliant Jijel à d'autres wilayas limitrophes. Trois bombes enfouies sous terre, au lieu-dit Laâjadra, ont explosé au passage des agents de sécurité, faisant 1 mort et 7 blessés graves. Ainsi, le GSPC multiplie les attentats depuis plus d'une semaine. L'élimination d'un important groupe islamiste composé de 12 terroristes près de Béni Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a porté un coup dur à l'organisation de Abdelmalek Droukdel. Selon des sources sécuritaires, le succès de l'opération de Béni Douala a créé une véritable panique au sein du GSPC au point de redoubler de férocité. Attentat kamikaze à Zemmouri, une station balnéaire de Boumerdès qui commence à renouer avec les bonnes habitudes estivales connues avant le terrorisme, embuscades à Lakhdaria et à Jijel, le GSPC veut donner l'image d'un groupe qui n'a pas été du tout déstabilisé par les ratissages et autres démantèlements des réseaux de soutien qui demeurent son principal fournisseur en renseignements et en logistique. Lynda Nacer/ M. Bouchama