À travers cet acte ignoble, c'est toute l'économie régionale, pour ne pas dire nationale, qui est visée par des hordes qui ont juré de mettre le pays à feu et à sang et de rendre précaire la situation des petites gens qui, elles aussi, ont juré de ne pas baisser les bras. Une patrouille de la brigade de Gendarmerie nationale d'El-Aouana est tombée, jeudi dernier, aux environs de 11 heures, dans une embuscade tendue par un groupe terroriste affilié au GSPC. L'attentat terroriste a eu lieu aux Aftis, à 30 kilomètres à l'ouest de Jijel sur la RN43 reliant Jijel à Béjaïa. L'incursion terroriste dans la paisible citée balnéaire, menée en milieu de journée, s'est soldée par l'assassinat de 3 gendarmes et d'un garde communal. Par ailleurs, un autre gendarme et un garde communal ont été grièvement blessés. Selon des sources sûres, les éléments de la gendarmerie remplissaient une mission de routine, à bord de deux véhicules, lorsqu'ils furent surpris, à hauteur de la paisible cité balnéaire, par des tirs de feu nourris qui fusaient des deux côtés de la chaussée. Les véhicules ont été criblés de balles dont certaines ont été tirées depuis des AK 47. Sur le coup, 3 de leurs occupants furent tués alors qu'un quatrième se trouve, selon des sources sûres, dans un état grave. Au même moment, un poste de la garde communale, situé non loin du lieu du premier attentat, était, lui aussi, pris pour cible par un autre groupe de terroristes qui, selon un recoupement d'informations, étaient postés aux alentours du cantonnement. La mission de ce deuxième groupuscule était de faire barrage aux gardes communaux s'ils décidaient de porter secours aux gendarmes et, partant, faire d'autres victimes si l'occasion leur était offerte. Ainsi, le siège de la garde communale sera encerclé durant un moment, le temps que les auteurs du premier attentat réalisent leur lâche besogne. Selon des témoins oculaires, un des gardes communaux fut tué et un autre blessé alors qu'ils tentaient, dans un acte de bravoure, d'ouvrir une brèche. Toujours selon nos sources, tout a commencé quand un groupe composé d'au moins une trentaine d'éléments armés ont bouclé tous les accès de la localité, avant de commettre leur crime. Avant de se retirer, les terroristes se sont emparés de 3 kalachnikovs, 2 chargeurs et 2 postes radios qui appartenaient aux gendarmes tués. Les auteurs de ce crime commis contre les forces de sécurité, les populations et l'économie régionale sont les mêmes que ceux qui ont tenté de saboter la saison estivale à Collo, il y a quatre années de cela. La même méthode, y compris l'heure de l'attentat, a été reconduite. La population jijelie n'oubliera pas de sitôt les évènements du week-end dernier. Les hordes terroristes, qui n'ont jamais caché leurs macabres intentions et haine envers les populations locales, viennent de s'attaquer de front à l'économie touristique de la région. Des milliers de jeunes et moins jeunes, des pans de familles et des villages entiers attendaient durant 10 mois l'avènement de la saison estivale, pour renflouer leurs maigres portefeuilles de quelques dinars à même de leur permettre de vivre dignement le reste de l'année. L'objectif de ce lâche attentat, exécuté en une journée de grande affluence et à une heure de pic, est aussi de pousser les amoureux de la grande bleue à renoncer à leurs vacances… à la vie. Une méthode déjà appliquée par le passé, durant la décennie 1990, par ces mêmes groupes, mais qui fut anéantie grâce à la mobilisation de tout un chacun et à la volonté des populations de faire la sourde oreille aux sirènes du fatalisme. M. B.