Ce qui n'était que terrain vague, plein de gravats et offrant un paysage de désolation a pu être récupéré et retravaillé dans le cadre de la mise en valeur des terres situées le long de l'Oued Cheliff, qui longe la plaine du même nom. L'heureux bénéficiaire, Bencherki Fellah, âgé de 40 ans et demeurant à Chlef, en a obtenu 14 hectares, juste à côté de la nouvelle station d'épuration des eaux usées. Il nous montre le fruit du travail qu'il effectue depuis 2004, date de l'acquisition de ce lopin de terre. De jeunes orangers se déploient à perte de vue, suscitant l'admiration des visiteurs qui ne reconnaissent plus l'endroit, tant celui-ci a changé dans le sens souhaité. « Etant fils d'un fellah, j'ai voulu perpétuer la tradition dans la famille en optant pour cette formule. Même si cela m'a coûté beaucoup d'argent, je suis entièrement satisfait des résultats obtenus, dans la mesure où j'ai pu sauver un ancien verger d'une déperdition certaine. Pratiquement, j'ai démarré du néant, car il fallait défoncer la terre, transporter des tas de matériaux, traiter le sol et planter des orangers sur près de 14 hectares », nous a–t-il déclaré avec fierté. Il remercie pour cela les services de l'hydraulique qui lui ont « facilité la tâche et l'ont aidé à concrétiser son projet ». Ce soutien, comme il le dit, s'est traduit notamment par la réalisation d'un forage sur le site même, pour l'irrigation de l'exploitation. Mais il n'y a pas que les orangers, puisque la surface produit également des cultures maraîchères (pomme de terre et tomate) qui sont commercialisées sur le marché local. Notre présence sur les lieux nous a permis, en effet, de constater que le terrain, autrefois à l'abandon, n'est plus ce qu'il était et a pu retrouver sa vocation initiale, grâce à l'engagement et à la persévérance de ce jeune agriculteur. Les travailleurs embauchés par l'exploitant (une dizaine) sont aux petits soins avec les jeunes plantations. Ils irriguent selon les besoins et procèdent à la fertilisation du sol pour améliorer le rendement. « Mon souhait est d'en faire un verger digne de ce nom, dans le but de redonner à cette culture ses lettres de noblesse. Je veux contribuer au redressement du secteur et faire de mon exploitation l'exemple de la réussite et du compter sur soi, pour peu que les services de l'agriculture daignent m'accompagner dans cette expérience enrichissante », indique Bencherki Fellah.