La réutilisation des eaux usées s'impose de nos jours comme une exigence primordiale dans le secteur agricole, surtout dans les pays semi-arides, à l'image de l'Algérie. Malheureusement, ce procédé, qui est largement développé à l'étranger, reste peu connu, voire inexploité chez nous. Toutefois, la sécheresse qui affecte certaines régions a amené les autorités concernées à réfléchir sur la question et à entreprendre certaines actions visant à utiliser les eaux épurées pour les besoins de l'irrigation, en particulier dans le moyen Cheliff. C'est ainsi qu'une nouvelle station d'épuration des eaux usées de la ville de Chlef a été réalisée sur les berges de l'Oued Cheliff et devrait être réceptionnée à la fin de ce mois. Elle est destinée aussi bien pour la récupération des eaux traitées aux fins d'irrigation que pour la protection de l'environnement et de la nappe alluvionnaire. Les eaux lâchées dans l'oued après traitement seront ensuite pompées par les fellahs situés le long de ce cours d'eau. Cet apport non négligeable contribuera sans doute à limiter le recours au réseau traditionnel, d'autant que les deux barrages que compte la wilaya sont à leur plus bas niveau et ne sont plus utilisés pour l'irrigation de la plaine du Cheliff. Les cultures et autres plantations n'ont pu être sauvées que grâce aux forages dont la surexploitation n'est pas aussi sans danger pour la nappe phréatique. Le projet a coûté pas moins de 200 milliards de centimes, dont une partie en devises pour l'acquisition des équipements nécessaires. Son exécution a été l'œuvre d'une entreprise chinoise spécialisée dans ce type d'ouvrage. Il est qualifié d'unique en son genre dans le centre et l'ouest du pays et peut donner le coup d'envoi à une expérience enrichissante dans le domaine de l'irrigation préconisée. A cet effet, une journée d'information et de sensibilisation sur cette forme d'usage a été organisée dimanche dernier à l'INSFP de Chlef par l'agence du bassin hydrographique Cheliff-Zahrez, dont le directeur général, Mohamed Derramchi, vient d'être promu à la tête de l'office national de l'assainissement à Alger, suite à une décision du ministre des Ressources en eau. La rencontre réunira les agriculteurs et les structures de l'hydraulique concernés.