C'en est apparemment fini avec l'abus de pouvoir : les listes nominatives des bénéficiaires des logements LSP faites par l'ancien wali délégué de Zéralda, sans s'en référer aux élus de l'Apc de Staouéli, seront réexaminées. La décision de geler ces listes a été prise par le wali d'Alger, M. Addou. A l'Apc de Staouéli, on assure que depuis ces journées de protestation, des « propositions » ont été faites par les élus de l'exécutif communal actuel. « Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. Nous avons demandé la liste des 659 bénéficiaires ainsi que les dossiers de l'OPGI. Il y aura sûrement, parmi les bénéficiaires, des personnes qui mériteront de figurer sur la liste et qui peuvent en conséquence payer », insiste un élu de l'Apc qui a requis l'anonymat, en relevant que le wali a confié le dossier au lendemain de la protesta aux services de la direction du logement. Le nouveau wali de Zéralda, qui est aux affaires depuis quelque temps, semble, à en croire notre interlocuteur, « avoir les coudées franches ». « Il semble décidé à prendre en charge le dossier », poursuit-il. Des demandes de logements LSP, l'Apc en reçoit depuis plusieurs années. Ceux qui ont été pris en compte sont au nombre de 2081, (liste arrêtée à la date du mois d'août 2007). « Depuis, ce nombre n'a pas cessé d'augmenter et de nouveaux dossiers ont été déposés », précise notre source. L'ancien commis de l'Etat a envoyé une liste de quelque 150 bénéficiaires au service social de l'Apc, « et nous avons été obligés d'en prendre acte, au risque de connaître des ennuis », affirme l'élu, ou bien encore des attributions directes aux bénéficiaires sans toutefois passer par l'assemblée communale. « Les élus de l'actuelle Apc ont vivement protesté, car ils n'y ont pas pris part », relève encore notre interlocuteur. L'élu est formel, il ne connaît pas le contenu de ces listes qui comportent probablement, attestent les protestataires, les noms de personnes « haut placées » et « étrangères à la commune de Staouéli ». Ces mêmes contestataires signalent que l'Apc de Staouéli n'a pas bénéficié de logements depuis la fin des années 1980. Les seuls logements (sociaux ceux-là) qui lui ont été destinés, l'ont été au profit des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. Un programme quinquennal a été pourtant arrêté. Sauf que sur les 695 logements LSP inscrits, seuls 195 ont été réalisés au lieudit les Abattoirs, les 350 autres de la cité Djillali « n'ont pas encore l'arrêté de défalcation de terrain », ( El Watan, édition du 8 avril dernier). Un autre problème de taille : les affaires courantes de l'Apc sont restées bloquées en raison des « batailles rangées » et internes entre les élus de l'ancienne assemblée. Résultat : après plusieurs mises en demeure, le wali délégué a décidé de « reprendre » les dossiers de l'APC le 28 juin 2007. Une « opposition » au wali d'Alger et aux instances concernées a été formulée par les élus actuels, mais « aucun n'a répondu ». Par ailleurs, les conditions exigées par le wali pour que les citoyens puissent bénéficier de logements étaient plus que restrictives car les demandeurs devaient payer 150 millions, cash. Pour le directeur du Logement, M. Smaïl,« les listes seront réexaminées et le nouveau wali délégué a déjà pris en charge le dossier ». « Au même titre que les listes de Aïn Bénian, celles confectionnées à Staouéli, seront étudiées et soumises à l'examen du fichier national », affirme-t-il. Pour l'instant, la wilaya déléguée de Zéralda est aux abonnés absents. Ni le wali délégué ni son chef de cabinet ne nous ont répondu.