Le wali délégué de Zéralda a décidé d'attribuer des logements LSP sans en référer aux élus locaux, opposés à la liste de 150 logements. La tension est montée d'un cran aux alentours de l'APC de Staouéli, prise d'assaut, hier, par des dizaines de citoyens. « Le wali délégué de Zéralda a décidé de confectionner la liste des logements LSP sans en référer aux élus de l'APC de Staouéli », assènent les protestataires. Un mot d'ordre de grève a été lancé et un sit-in s'est tenu toute la matinée devant le siège de l'APC. Des banderoles où l'on peut lire : « Halte à la hogra envers l'APC » et « Rejet de la liste nominative des bénéficiaires confectionnée par le wali-délégué de Zéralda », ont fleuri sur les murs du siège de l'APC et sur le square voisin. Pour un délégué des postulants, le wali délégué, qui s'est déplacé à l'APC, n'a fait que snober la population. La décision prise unilatéralement par le commis de l'Etat a pris de court les élus de l'assemblée qui semblent ne pas être « mis au parfum ». « Une première liste de 150 noms a été envoyée à l'APC et une autre de 50 s'en est suivie, pour tenter d'apaiser une situation très tendue », relève Mourad Younsi, élu à l'APC de Staouéli, soulignant que le nombre de demandes de logements LSP est de 2081, alors que celui des logements sociaux est de 3905. L'élu assure que l'APC n'a pas bénéficié de logements depuis la fin des années 1980. « Les 35 logements sociaux qui lui ont été destinés ont bénéficié aux seuls sinistrés du séisme du 21 mai 2003 » insiste-t-il, en faisant remarquer que le programme quinquennal prévoyait 695 logements LSP, dont seulement 195 ont été réalisés aux Abattoirs, les 350 autres de la cité Djillali n'ont pas encore l'arrêté de défalcation de terrain. Il ne s'en cachera pas en indiquant qu'un blocage a caractérisé le travail de l'ancienne APC et que les projets n'ont pu démarrer qu'avec les nouveaux élus. « Ce n'est que maintenant que les différents budgets sont mis en délibéré. Le dossier LSP, mis en instance par l'ancienne APC, a été également repris », atteste-t-il. Retraçant la genèse du « dossier », il affirme qu'après plusieurs mises en demeure de la wilaya déléguée, le P/APC sortant a convoqué une réunion durant laquelle a été inscrite la question de la confection des listes LSP. Après une énième mise en demeure, le wali a décidé, selon l'élu, de « prendre » les dossiers de l'APC le 28 juin 2007, tout en formulant une demande pour la désignation de deux élus et du secrétaire général devant participer à la confection de la liste. Ceux-ci nient catégoriquement y avoir pris part. « Le wali veut prendre la décision seul », lance M.Younsi qui affirme qu'une réunion a regroupé les nouveaux élus, le 8 janvier 2008 à l'effet d'attirer l'attention du commis de l'Etat sur « la délicatesse » de ce dossier. Quelle ne fut pourtant la surprise de l'assemblée en apprenant que la liste avait déjà été confectionnée et notifiée aux services de l'APC, sans que les élus y jettent un œil. Remontés contre cette décision, les élus enverront, après une réunion tenue le 24 février, une « opposition » au wali d'Alger, au wali délégué, aux instances du ministère de l'Intérieur, ainsi qu'aux services de l'OPGI de Bir Mourad Raïs et d'Hussein Dey. « Aucune de ces instances n'a répondu », « les conditions prises par le wali à leur encontre sont prohibitives », relève Nadir Asli, élu à l'assemblée. Pour lui, le wali délégué a « exigé des personnes de payer 150 millions cash. » « Comment peuvent-ils le faire, d'autant plus que la plupart d'entre eux ne possèdent qu'un revenu insignifiant. Il sait que personne ne peut répondre à ses exigences et se désistera. Au final, le wali délégué pourra reprendre les logements et en faire bénéficier d'autres », assène-t-il.