Suite à l'affichage de la liste nominative des 300 bénéficiaires de logements LSP au niveau du siège de l'APC de Rouiba, il s'en est suivi spontanément un mouvement de protestation de la part de la population locale qui s'est estimée lésée. Dans une correspondance adressée à notre rédaction, les contestataires se disent, « choqués par cette liste provocatrice qui incite à la révolte ». Aussi, demandent-ils le gel de ladite liste et son remplacement par une autre dont les bénéficiaires seront des personnes ayant vraiment droit au logement participatif, ainsi que l'ouverture d'une enquête rapide et efficace menée par une commission fiable et intègre. « Nous n'avons plus confiance en certains responsables, peut-on lire dans la correspondance, nous voulons une commission d'enquête qui fera son travail dans la transparence et non une commission qui va essayer de gagner du temps jusqu'après l'élection présidentielle, ou encore une commission qui étouffera l'affaire. » Les frondeurs demandent également de procéder à la sanction des responsables qui sont derrière l'établissement de cette liste qu'ils qualifient d'illégitime. Les protestataires se disent déterminés à poursuivre leur démarche contre vents et marées pour faire entendre leur voix. A l'origine de cette situation, qui a suscité la colère des habitants de Rouiba, le fait est que cette liste a été établie en fin de mandat par l'ancien staff municipal et cela en période pré-électorale à des fins électoralistes. Toutefois, les protestataires ne se sont pas limités dans leur mouvement de contestation à des propos en l'air, ils ont recouru, pour étayer leur requête, à l'élaboration d'une analyse détaillée et tangible qui détermine avec précision l'origine des bénéficiaires et leur classement en catégories. « Plus de 26% des attributaires sont des célibataires, 20% de femmes dont la plupart sont célibataires, plus de 6% ont moins de 29 ans, dont un né en 1987, un en 1985 et trois autres en 1984, 50% des bénéficiaires ne résidant pas à Rouiba », dévoile le document. Par ailleurs, ces citoyens sont outrés par l'indifférence affichée à leur égard par les autorités. Ils n'ont à aucun moment été reçus par le wali délégué. « les services de la wilaya déléguée ont même refusé d'accuser réception des copies des documents et requêtes que nous leur avons adressés », dira un protestataire. Interrogé sur cette question, le nouveau président d'APC, M. Lakrouz dira : « La liste a été établie effectivement par l'ancienne assemblée dans des conditions scabreuses et à des fins électoralistes. Nous avons à cet effet vivement dénoncé cette situation que nous réfutons ». Et d'ajouter : « Cette liste que nous avons affichée au siège de l'APC comporte curieusement des noms de familles des anciens élus, ainsi que leurs proches parents et amis ». Le nouveau P/APC insiste également sur le passage outre par la wilaya déléguée les instructions du wali d'Alger ayant trait à l'annulation des listes des bénéficiaires qui ont été confectionnées au courant de la période pré-électorale. « Le wali délégué nous a restitué la liste intégrale des bénéficiaires en vue de la réétudier et d'en déterminer les lacunes. Nous avons, lors d'une réunion à la wilaya déléguée en juin 2008, été surpris par le maintien de cette liste, un fait qui est anormal ». M. Lakrouz dira également : « Nous n'avons pas trouvé trace de cette liste aux archives de l'administration de l'APC. Et, paradoxalement, celle qui nous a été remise par la wilaya déléguée ne comporte ni date ni sceau. A cet effet, nous dégageons toute responsabilité quant à une quelconque implication de notre part dans l'établissement de cette liste ».