Près de 22 millions de personnes en Afrique habitent sur des terres exposées à la désertification. C'est-à-dire une dégradation des terres et des ressources naturelles qui se traduit pas une diminution des capacités à produire. Les sols les plus touchés sont ceux, arides, situés en bordure des déserts, notamment au Sahel et en Afrique australe, mais aussi en Algérie, où, en 10 ans, près de 130 000 km2 ont été dégradés. Si le facteur climatique, c'est-à-dire la récurrence de la sécheresse tous les 3 à 4 ans contre 1 à 15 ans autrefois, est un facteur aggravant, la désertification est surtout le fait de l'homme. Car il fait peser une pression de plus en plus forte par l'agriculture et l'élevage. Comme aucun investissement n'a été fait pour maintenir cette production, les terres ont été exploitées sans retour et sont aujourd'hui épuisées. En Algérie, l'élevage ovin, qui représente 80% de la production de bétail, se concentre sur seulement un dixième du territoire ! Pour cultiver, les populations se tournent vers des terres marginales. En Afrique du Nord, en particulier, le problème est très visible : des terres autrefois consacrées au pastoralisme sont utilisées pour l'agriculture. En Tunisie, c'est la culture de l'olivier ; en Algérie, la céréaliculture. La mécanisation, enfin, finit de dégrader les terres car les techniques modernes utilisées ne sont pas appropriées à ces sols fragiles.