Deux tiers du budget complémentaire de la wilaya de 2008, de l'ordre de plus de 345 millions de dinars, ont été retenus au titre d'aides au profit de l'ensemble des communes. Ces aides représentent une bouffée d'oxygène pour les douze communes de la wilaya, y compris celles qui disposent pourtant de revenus grâce à la consistance de leur patrimoine. Elles vont être utilisées au profit de l'amélioration des conditions de vie des populations de certaines localités, à travers la prise en charge de préoccupations en rapport avec le vécu quotidien. Il s'agit notamment de la rénovation des réseaux d'alimentation en eau potable, d'assainissement et d'éclairage public. La part du lion de ces subventions est revenue à la commune de Annaba, avec plus de 29 millions de dinars, qui seront consacrés exclusivement au renouvellement des réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement dans divers quartiers, dont ceux exposés aux risques d'inondations en période hivernale. Celle-ci est suivie de la commune de Chorfa, avec plus de 25 millions de dinars, qui serviront au financement de l'achèvement des travaux d'aménagement du siège de l'APC, à l'acquisition d'un bus pour le transport scolaire, ainsi qu'à l'étude et la réalisation d'une route reliant le lieudit Sidi Chalabi à la localité de Merouana sur une distance de 3 km. Les autres collectivités locales ont bénéficié, quant à elles, d'aides financières du budget complémentaire de la wilaya de 2008, allant de 9 à 19 millions de dinars, destinés également à couvrir les charges des projets de rénovation des réseaux d'alimentation en eau potable, de raccordement au gaz de ville et d'acquisition de bus pour le transport scolaire. Ces aides, qui sont les bienvenues pour les communes faisant face, dans leur majorité, à des déficits budgétaires chroniques, ne constituent pas cependant une solution durable et efficace compte tenu des multiples attentes des populations et des contraintes inhérentes à la conduite de la gestion des affaires des municipalités. Il faut souligner, dans ce cadre, que certaines communes ont de grandes difficultés pour prendre en charge, de manière convenable et régulière, la gestion des déchets domestiques, sans parler de l'entretien des établissements éducatifs, des réseaux d'alimentation en eau potable, d'assainissement et la réhabilitation de l'éclairage public. L'incapacité des communes à asseoir un développement durable et harmonieux n'est-elle pas due à l'absence d'un encadrement efficace et au manque de suivi des projets, une fois réalisés ? Les équipements publics, qui sont mis en place avec des sommes faramineuses, ne font pas l'objet de l'intérêt voulu qu'ils requièrent dans le domaine de la maintenance. Le piteux état des routes, des marches publiques et même des écoles est un exemple frappant de la déliquescence, qui s'est installée un peu partout dans les communes sans que personne, aussi bien l'élu que le citoyen, ne se soucie de la chose publique. Le nouveau code communal, dont on parle depuis quelque temps, va-t-il apporter les remèdes nécessaires pour améliorer les performances des communes et faire d'elles de « vraies cellules » de l'Etat ?