Il est vrai que depuis l'ouverture du secteur du transport urbain et suburbain au privé, le parc de véhicules dans les villes s'est développé, pour le bien des usagers qui étaient, rappelons-le, à la merci du monopole de l'Etusa, devenue peu productive avant qu'elle ne se redéploie à la faveur d'un nouveau plan de développement. Mais au fil des années, le commun des mortels s'est aperçu de la qualité de service offerte par les prestataires du transport collectif privé qui assurent les différentes lignes. Ce chapitre semble, à bien des égards, échapper à la direction des transports qui peine à le maîtriser. Dans le cas présent, il s'agit de la gestion et de la moralité – surtout – de certains conducteurs de minibus et de leurs convoyeurs et receveurs qui n'en font qu'à leur tête. Et comme a dit l'autre : « Il ne s'agit pas de parler au chauffeur, mais de ne pas lui répondre », tant la logorrhée verbale et le ton menaçant de ce dernier envers l'usager sont criants. A dire vrai, devant l'absence de mesures coercitives de la tutelle, certains personnels navigants de minibus font montre d'irresponsabilité, d'immaturité et de voyouterie. L'on s'interroge sur quels critères ils sont engagés par le propriétaire du véhicule, dont le seul souci est de ramasser le pactole en fin de journée. Libre à eux de faire les pitres, de s'arrêter là où bon leur semble, de s'offrir un café en cours de route, invitant les passagers à prendre leur mal en patience, de charger et de décharger en dehors des haltes facultatives, de griller des arrêts, d'appuyer sur le champignon en jouant au chassé-croisé avec le bus rival dans une descente... Passons sur les autres dangers auxquels ils exposent les passagers. Et gare à celui, ou celle, qui ose faire une quelconque remarque. Là, le chauffeur, ou son binôme de receveur, bombe son torse avec une allure qu'il conjugue à l'immoralité. Dernièrement, une passagère, empruntant la desserte Basetta-Chevalley dans le bus portant le numéro 1509 s'est vue vilipendée par un receveur voyou pour lui avoir seulement demandé de remettre les stores pare-soleil sur les vitres de « sa » guimbarde en cette saison de grandes chaleurs. La pauvre dame en a eu pour son grade. Il lui a fait entendre des vertes et des pas mûres en la traitant de tous les qualificatifs injurieux. L'on s'interroge sur les motifs de la non-application des textes régissant ce service public collectif. Une prestation caractérisée par une anarchie et une pagaille qu'entretiennent et affectionnent certains transporteurs urbains qui jouissent de la complaisance d'une certaine autorité.